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Samedi 20/12/2025
Artificialisation : le grignotage des terres agricoles ralentit, mais pas assez vite
« L’Avent des avancées en agriculture » (20/25). Bien qu’en diminution, l’artificialisation des sols demeure à un niveau élevé au regard des objectifs de la France. Alors que les friches agricoles augmentent, la solution serait-elle du côté des friches urbaines ?
La consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers (Enaf) est en baisse en France, avec un niveau historiquement bas atteint en 2023. L’artificialisation des sols est ainsi passé sous la barre des 20 000 hectares par an, ce qui représente une baisse de 38% par rapport à 2010.
Cela reste toutefois bien au-dessus de l’objectif de 12 000 hectares par an, fixé par la loi Climat et Résilience pour diviser par deux le rythme de consommation d’Enaf pour la décennie actuelle (2021-2031) par rapport à la décennie passée (24 000 ha/an en moyenne sur 2011-2021).
Que penser alors de l’objectif de « Zéro artificialisation nette » en 2050, fixé par la même loi ? Le défi est immense, mais des avancées positives sont à l’œuvre, et la prise de conscience des effets négatifs d’un sol artificialisé progresse.
Selon l’Ademe, la consommation d’Enaf en 2024 pourrait poursuivre sa diminution, du fait du ralentissement des logements neufs commencés en 2023 et 2024.
>> A lire : L’artificialisation ses sols passe sous le seuil des 20.000 ha en 2023
Le Cerema, établissement public expert en matière de données foncières et en charge de la mesure de consommation des sols, y voit les efforts croissants de recyclage et les effets de la densification urbaine : un hectare consommé permettait de construire 2 435 mètres carrés de bâti en 2021 contre 1 950 mètres carrés en 2011, soit +30% d’efficacité. « Pour autant, depuis 2019, la tendance est à une stabilisation du rythme de consommation », pointe l’établissement public.
Outre l’artificialisation, plus de 20 000 hectares supplémentaires de terres agricoles sont abandonnés chaque année : les friches représentent désormais 2,5 millions d’hectares, soit près de 10% de la surface agricole utile. Un « un angle mort des politiques foncières », a pointé le Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux dans un rapport publié en février 2025.
>> A lire : A raison de 20.000 ha abandonnés chaque année, 10% des terres sont en friche
Pour lutter contre l’artificialisation des sols, d’autres friches, urbaines cette fois-ci, représentent un levier important. Ces terrains déjà urbanisés, industriels, commerciaux ou d’habitat, représentent entre 80 000 et 140 000 hectares dans l’Hexagone. Leur réhabilitation permet de densifier sans consommer d’Enaf, mais demeure très coûteuse. Elle pourrait cependant s’avérer plus avantageuse, au regard des « coûts cachés » de l’artificialisation et des financements publics alloués.
>> A lire : Entre 80.000 et 140.000 hectares de friches urbaines dans l’Hexagone
Retrouvez chaque jour, du 1er au 25 décembre, notre sélection des nouvelles réjouissantes de l’année 2025. Sous la forme d’un calendrier de l’avent, Pleinchamp vous propose une sélection d’initiatives enviables, de portraits inspirants, d’avancées concrètes et de lueurs d’espoirs pour le monde agricole. Preuve que même si de nombreux combats restent à mener, certaines nouvelles vont dans le bon sens : celui d’un monde plus durable, plus juste, plus rémunérateur pour les agricultrices et les agriculteurs. |