Climat : un été 2022 en avance sur 2050

Marqué par des conditions météorologiques exceptionnelles, l’été 2022 pourrait, selon Météo-France, être normal après 2050 dans un scénario de forte émission. Il se classe parmi les dix étés les plus secs.

Trois vagues de chaleur, un total de de 33 jours de vagues de chaleur contre 22 jours en 2003, les 40 °C les plus précoces jamais mesurés (le 16 juin dans l’Hérault), les 40 °C atteints dans le Finistère nord (plus de 30 °C sur l'île de Ouessant), le seuil des 40 °C atteint en juin, en juillet et en août à Nîmes (Gard), la successions de 56 nuits tropicales (>20°C) consécutives à Nice (Alpes-Maritimes) : tels sont quelques-uns des records battus cet été (juin-juillet-août) selon Météo-France. L’été 2022 est ainsi est le deuxième été le plus chaud observé en France depuis au moins 1900 avec un écart de +2,3°C par rapport à la moyenne 1991-2020, derrière l’été 2003, caractérisé par une anomalie de température de +2,7°C. « L’été 2022 a été marqué par des phénomènes météorologiques extrêmes exceptionnels. Il deviendra un été normal en France après 2050 dans un scénario de forte émission », souligne Météo-France, qui fait également état d'une canicule océanique en Méditerranée, avec une température pointant à 30,7 °C le 24 juillet au large de la Corse.

Une situation de sécheresse historique

Selon Météo-France, l’été 2022 se classe parmi les dix étés les plus secs en France. Une très forte sécheresse météorologique (déficit prolongé de précipitations) a concerné la majeure partie de la France. Sur les trois mois d’été, le déficit pluviométrique a atteint les 25 % à l’échelle nationale. Une situation inédite qui n’avait de probabilité de se produire qu’une fois tous les 25 ans en moyenne. Cette sécheresse a concerné l’ensemble du territoire, gagnant en août une superficie plus généralisée qu’en 1976 et 2003.

La sécheresse et la chaleur estivale sont venues aggraver une situation déjà installée : le déficit pluviométrique à l’échelle de la France sur la période de janvier à juillet atteint 33 %. Il concerne toutes les régions, ce qui est inédit par rapport aux événements passés comme 1976 (concernant principalement la moitié nord) ou 2003 (principalement la moitié sud-est du pays).

A l’échelle nationale, l’indice d’humidité des sols a atteint un niveau de sécheresse remarquable à partir de début mai (valeur rencontrée en moyenne 1 année sur 10) et est même resté à des valeurs records entre le 17 juillet et le 14 août sans interruption (pire que 1976 à la même période). Ce niveau de record a concerné plusieurs régions (Grand Est, Occitanie et Corse) ainsi que la région PACA où il avait été atteint dès le mois de mai.