Crise viticole : la Commission européenne valide le plan d’arrachage de la France

La Commission autorise la France à allouer 120 millions d’euros à la restructuration du vignoble, ouvrant la voie à l’arrachage définitif de 30.000 ha avec une indemnité maximale de 4000€/ha.

« La Commission a autorisé un régime d'aides français d'un montant de 120 millions d'euros visant à soutenir les viticulteurs dans le contexte de la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine ». Dans un communiqué daté du 3 octobre, l’exécutif européen a validé le plan de restructuration du vignoble hexagonal, aux prises à la surproduction, sur fond d’érosion de la consommation au plan national et de stagnation au plan international. « Pour en bénéficier, les viticulteurs devront se soumettre à l'arrachage définitif des vignobles concernés afin de réduire le potentiel viticole », précise l'UE.

Le 19 septembre dernier, la France avait notifié à la Commission un dispositif de réduction définitive du potentiel viticole. D’un montant « pouvant atteindre » jusqu’à 4000€/ha, « l’aide serait octroyée pour les agriculteurs qui abandonnent, sur les surfaces ainsi arrachées, la production d’autorisation de replantation, et qui renoncent également à mobiliser ou à demander, pendant les six campagnes viticoles 2024 à 2029 incluses, des autorisations de plantation nouvelles », précisait le ministère de l’Agriculture

La Commission a constaté que « le régime d'aides français était conforme aux conditions énoncées dans l'encadrement temporaire de crise et de transition ». Le dispositif ne dépassera pas 280.000 euros par entreprise et sera octroyée au plus tard le 31 décembre 2024.

En début d’année, le gouvernement avait annoncé la mise en œuvre d’un double dispositif d’aide conjoncturelle et structurelle, fléchant 80 millions d’euros de soutien aux trésoreries et potentiellement 150 millions d’euros pour arracher et restructurer le vignoble.

En mai dernier, le ministère de l’Agriculture avait lancé une enquête pour jauger les intentions des viticulteurs, auxquels étaient soumis une proposition d’arrachage, ou temporaire ou définitif, assortie respectivement d’une aide de 2500€/ha et 4000€/ha.

Le dispositif, ramené finalement à 120 millions d’euros, constitue « le premier volet de réponses aux difficultés structurelles rencontrées par le secteur viticole », indiquait le ministère de l’Agriculture.