Des étudiants en manque de maître d’apprentissage

Le Groupe Les Établières s’inquiète du manque de confirmation d’embauche en apprentissage, notamment pour ses étudiants en licence.

« On cherche des solutions ! », reste optimiste Sandrine Menan, directrice adjointe du lycée agricole des Établières, alors que plusieurs étudiants de différentes filières agricoles (équins compris) sont toujours en recherche d’entreprises pouvant les accueillir à la rentrée prochaine. « Les professionnels prévoient leur budget et leurs recrutements en tout début d’année, tandis que les jeunes entament leurs démarches en mai-juin, quand leurs projets sont mieux définis », remarque la responsable pour tenter d’expliquer cette latence qui concernerait particulièrement les étudiants en licence. 

L’établissement a ouvert en septembre 2024 une nouvelle formation post-BTS, la licence professionnelle Conseiller en élevage (il existait déjà une licence entrepreneuriat option management agricole). « Nous incitons les jeunes à contacter les petites structures qui connaissent probablement peu notre nouveau diplôme », relève Sandrine Menan constant que les jeunes sollicitent plus souvent de grands acteurs de l’élevage bien identifiés. 

Aide à la baisse

Plus globalement, l’équipe des Établières s’interrogent sur l’incidence de la révision de l’aide publique de soutien à l’apprentissage, passée de 6 000 € à 5 000 €1. « On peut penser qu’une diminution de 1000 € a potentiellement peu d’impact dans les décisions des entreprises mais dans certaines situations, celui du milieu du cheval notamment, cela reste une difficulté, d’autant plus après une année 2024 très compliquée dans les exploitations », cherche à comprendre la directrice adjointe des Établières. 

Ailleurs ?
Dans les autres établissements de formation agricole en Vendée, le constat est au cas par cas, entre normalité et frilosité. « On amorce quand même une baisse dans le département, (…) du bac au BTS, le nombre de jeunes qui ont demandé un cursus en apprentissage pour septembre a diminué », commente Lionel Gonzales, directeur au lycée Luçon-Pétré, après avoir assisté une réunion sur les perspectives de la rentrée en Vendée. « Depuis 2019, les entreprises ont beaucoup recruté, rappelle M. Gonzales, on atteint probablement un plateau ». Les aides de l’État créées après le Covid en 2020 n’ont cessé d’être réaménagées en limitant montants et conditions. En octobre, le ministère de l’Agriculture publiera ses données. À voir ce qu’elles indiquent plus précisément, sachant qu’un apprenant peut démarrer sa formation en rythme scolaire puis basculé en apprentissage dans un délai de trois mois. 

  1. Pour les entreprises de moins de 250 salariés. Jusqu’alors l’aide maximale pour les apprentis majeurs était de 8 000 €.