Dossier Agritech : Les agriculteurs ont-ils la maîtrise de leur data ?

Les données fleurissent dans les fermes connectées, pilotées, autoguidées. Si elles sont des atouts pour les agriculteurs dans la conduite de leurs exploitations, elles sont aussi des mines d’or pour ceux qui les collectent.

La data : une ressource qui a de la valeur pour les agriculteurs ?

Se pose alors la question de la confiance et de la gestion du consentement : à qui appartient la donnée ? avec qui je la partage ? quelle est sa valeur ? Le premier enjeu de la data est « sa maîtrise, assure Davide Rizzo, de la chaire Agro machinisme et nouvelles technologies UniLaSalle. La data devient un moyen de production seulement si on la maîtrise. Le second enjeu est le partage. Il faut construire un réseau, partager la propriété. La donnée décompose une réalité complexe, remplace une tâche qu’elle rend plus efficace. La data n’aura jamais la maîtrise du vivant. La vraie valeur de la donnée est dans sa connaissance et la prise de décision. La technologie apporte des solutions, mais il faut savoir à quelle question elle répond ».

A qui bénéficie la data ? L’agriculteur doit être au centre des discussions

« Le système est complexe car il comprend différents enjeux et une diversité d’acteurs : agriculteurs, agroalimentaires, distributeurs, consommateurs. On a besoin que tous discutent ensemble car c’est difficile de construire des outils robustes et crédibles », prévient Mohammed el Rhabi, professeur IA et traitement d’images UniLaSalle. Dans ce système, l’agriculteur doit être placé au centre des discussions, pour être souverain des données qu’il produit, qu’elles lui soient rémunérées. Syndicats, startups, institutions et chercheurs s’emparent du sujet et visent la souveraineté des données agricoles.