FCO-8 : « J’ai perdu 28 brebis sur 80 et 20.000 euros en deux mois »

A Rochefort-Montagne (Puy-de-Dôme), Sylvain Talbot a perdu un tiers de son troupeau bio, victime de la FCO-8, dont il espère se relever, en tondant plus de brebis cet hiver, en attendant la prochaine lactation, transformée en yaourts et fromages, sans grandes illusions sur les futures indemnisations.

« Normalement, à cette période, à deux moins de la fin de la lactation, je devrais pouvoir compter sur 40 litres de lait par jour, et là je suis à 6 litres ». A Rochefort-Montagne (Puy-de-Dôme), Sylvain Talbot a créé de toutes pièces son élevage de brebis en 2020, conduit en bio sur 27ha et comptant 80 mères. Traite à la main, 100% transformée, 100% vendue en direct : tout allait bien jusqu’au mois d’août dernier où son troupeau est contaminé par la FCO-8. En quelques semaines, il perd 28 brebis. L’éleveur de 37 ans n’a rien vu venir, et pour cause. « Ni conseil des vétérinaires, si communication du GDS », regrette-t-il rétrospectivement. Un collègue du Cantal qui a vacciné son troupeau au printemps était surpris que je ne sois pas au courant ».

L’éleveur faisait partie de la délégation de la Confédération paysanne qui a investi, pacifiquement, le stand du ministère de l’Agriculture au Sommet de l’élevage le 2 octobre, notamment pour dénoncer une politique sanitaire, jugée « en vrac » et confinant au « mensonge d’état »
L’éleveur faisait partie de la délégation de la Confédération paysanne qui a investi, pacifiquement, le stand du ministère de l’Agriculture au Sommet de l’élevage le 2 octobre, notamment pour dénoncer une politique sanitaire, jugée « en vrac » et confinant au « mensonge d’état »

Sylvain Talbot faisait partie de la délégation de la Confédération paysanne qui a investi, pacifiquement, le stand du ministère de l’Agriculture au Sommet de l’élevage le 2 octobre, notamment pour dénoncer une politique sanitaire, jugée « en vrac » et confinant au « mensonge d’état » selon le syndicat, qui réclame des vaccins pour tous et très rapidement. Sylvain Talbot, lui, a pu depuis faire vacciner ses animaux avec des résultats prometteurs. « Des animaux ont déclaré des symptômes légers mais en deux jours, c’était fini. Ils ont continué à manger et à boire ».

Ouf le vaccin marche. Reste à encaisser la perte d’un tiers du troupeau et la chute brutale et prématurée de la production. « J’ai perdu 20.000 euros en deux mois, déclare l’éleveur, pas malheureux d’avoir conservé l’an passé près d’une trentaine d’agnelles pour le renouvellement.  « J’aurais voulu anticiper la période de lutte mais j’ai perdu trois semaines à récupérer un bélier, notamment pour des problèmes de FCO ».

Pour compenser les pertes et surmonter l’épreuve, Sylvain Talbot envisage d’accroître son activité de tonte cet hiver, en espérant des jours meilleurs au printemps. Il a reçu un courrier de la MSA pour bénéficier d’une prise en charge partielle des dernières cotisations et faire état de sa situation au regard des minimis. Et les  indemnisations ? « Bonne question, je ne sais pas trop ».