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Fruits rouges : dans l'Aisne, un campus d'innovation pour booster la production française
Le marché français des petits fruits rouges peine à répondre à une demande en forte expansion. Dans l’Aisne, l’inauguration du « Campus fruits rouges », lieu d’expérimentation doté de panneaux agrivoltaïques, entend relever les défis techniques et économiques pour gagner en compétitivité sur ces productions.
Avec une consommation en hausse de 35 % ces cinq dernières années, les fruits rouges séduisent de plus en plus les Français. Pourtant, 87 % des framboises consommées en France sont encore importées, faute d’une production locale suffisante. L’entreprise Fruits Rouges & Co, qui commercialise des fruits rouges depuis 1990 (fraises, framboises, myrtilles, groseilles, mûres…), s’est fixée un objectif ambitieux : tripler sa part de la production française d’ici 2028.
Avec deux partenaires spécialisés dans l’énergie solaire et l’agrivoltaïsme, Fruits Rouges & Co a inauguré le 16 mai dernier à Allemant, dans l’Aisne, le « Campus Fruits Rouges », un site d’innovation dédié à la filière des petits fruits rouges. Un démonstrateur agrivoltaïque avec des panneaux solaires semi-transparents a été mis en place, comme une alternative aux tunnels plastiques. Cette solution vise à protéger les fruits des intempéries, réduire l'évapotranspiration et optimiser l'usage de l'eau. Les cultures de framboises, fraises et myrtilles y seront observées pendant 5 ans afin d’évaluer les bénéfices agronomiques et économiques de la solution.
L’électricité solaire créée sur le campus sera utilisée pour les besoins de refroidissement et de conservation des fruits, grâce à un contrat d’achat d’énergie renouvelable de 20 ans avec l’entreprise Photosol.
Des opportunités de diversification pour les producteurs
Mais le projet va plus loin : le Campus Fruits Rouges ambitionne de devenir un véritable centre d’échange et d’innovation pour les producteurs et les acteurs de la filière, au niveau régional et national, dans l’objectif de renforcer la souveraineté agricole française. En effet, si pour la fraise le taux d’auto-approvisionnement s’établit à 50%, la production française ne couvre que 17% de la consommation en myrtilles et 15% en framboises.
En 2023, les vergers français de myrtilles couvraient 550 hectares et ceux de framboises 600 hectares. Même si les surfaces augmentent, elles sont loin d’évoluer aussi vite que le marché. Au cours des cinq dernières années, le marché des framboises a connu une croissance annuelle régulière de l’ordre des 10%, et celui des myrtilles de près de 30%. « Il y a un véritable essor de la myrtille », confirme Julie Fournier, responsable communication chez Fruits Rouges & Co.
L’entreprise commercialise les fruits d’une centaine de producteurs en France, dont 70 dans les Hauts-de-France, et a également développé une filiale au Maroc. Elle propose un accompagnement technique ainsi qu’une aide pour la recherche de main-d’œuvre au moment des récoltes, l’une des principales difficultés de ces productions.