Influenza aviaire : la prise en charge de 70% de la vaccination se poursuit en 2025

Initialement prévue jusqu’au 31 décembre 2024, le ministère de l’Agriculture prolonge jusqu’au 30 septembre 2025 la prise en charge des coûts générés par la vaccination des canards contre l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP).

« Considérant la nécessité de poursuivre la campagne déployée depuis le 1er octobre 2024, l’État lance la commande des doses de vaccins nécessaires à la couverture de l’intégralité de la campagne de vaccination, soit jusqu’au 30 septembre 2025. Dans ce cadre, l’État continuera de prendre en charge, comme c’est le cas depuis le 1er octobre 2024, 70% des coûts générés par cette campagne jusqu’au 30 septembre 2025 ». C’est ce qu’indique le ministère de l’Agriculture dans un communiqué. Initialement, la prise en charge des coûts de vaccination à hauteur de 70% était prévue jusqu’au 31 décembre, une échéance qui aurait exclu de nombreux élevages, la campagne de vaccination s’étirant sur quasiment trois saisons. En date du 12 décembre, 10 millions de canards ont été vaccinés depuis le démarrage de la campagne le 1er octobre dernier, un chiffre à comparer aux 62 millions d’animaux vaccinés en 2023-2024. La vaccination est obligatoire pour les élevages détenant plus de 250 individus (Barbarie, mulard et Pékin) dont les produits (viande et foie gras) sont destinés à la commercialisation

96 millions € contre plus d'un milliard

Le 1er octobre 2023, la France avait inauguré une campagne de vaccination inédite au plan mondial, avec l’aval de l’OMSA mais non sans risquer la perte de certains marchés à l’export de la part de pays redoutant la propagation à bas bruit du virus. L’Etat y avait consacré 96 millions d’euros, une piqure quasiment indolore comparativement aux indemnisations générées par les épizooties des dernières années, avec un cumul dépassant allègrement le milliard d’euros les trois campagnes passées. Selon d’une étude de la Chaire de biosécurité et de santé aviaires de l’Ecole nationale vétérinaire de Toulouse (Unité IHAP - ENVT-INRAE), en l’absence de vaccination, la France aurait pu connaitre jusqu’à 701 foyers en élevage en 2023-2024 contre 10 foyers effectivement constatés.

En date du 11 décembre, la France comptait 12 foyers en élevage depuis le 1er août. Le 9 novembre, le ministère de l’Agriculture a rehaussé de « modéré » à « élevé » le niveau de risque épizootique d'IAHP, de « modéré » à « élevé » sur l'ensemble du territoire métropolitain, impliquant le relèvement des exigences en matière de biosécurité (claustration, dépistage virologique…).

L’Homme sous la menace du H5N1

Si l’Influenza aviaire est porteuse d’une lourde menace pour la filière avicole au niveau planétaire, le risque de zoonose, autrement dit de transmission de l’Homme à l’animal se fait de plus en plus prégnant. Depuis le printemps dernier, les élevages laitiers américains sont aux prises à des cas de contamination des troupeaux, notamment en Californie, avec des cas d’infection humaine, mais sans transmission interhumaine. Selon des recherches publiées le 12 décembre dans la revue Science, la version de la grippe aviaire infectant les vaches américaines n'est plus qu'à une mutation d'une propagation plus aisée parmi les humains.