Influenza aviaire : le niveau de risque abaissé à « négligeable »

Avec « seulement » 15 foyers en élevage, la saison 2024-2025 entérine une seconde campagne épargnée par le virus de l’Influenza aviaire, sous l’effet conjugué de la biosécurité et de la vaccination obligatoire des élevages de canards.

Après avoir placé son territoire en niveau de risque « modéré » le 20 mars dernier, la France est passée au niveau de risque « négligeable » selon un arrêté publié au Journal officiel mercredi. L’abaissement du niveau de risque, qui entrera en vigueur le 8 mai, permet de lever un certain nombre de contraintes de biosécurité, à commencer par la sortie des volailles en extérieur, y compris dans les zones les plus critiques que sont les zones humides situées sous des couloirs de migration (dites zones à risque particulier ou ZRP) et les zones à risque de diffusion (ZRD) présentant une densité élevée d’élevages de canards.

Une deuxième année de répit

Selon le ministère de l’Agriculture, le virus de l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) a frappé 15 élevages de volailles entre le 1er août 2024 et aujourd’hui. Après les 10 foyers comptabilisés entre 2023-2024, il s’agit de la seconde campagne de répit sur le front de cette maladie qui avait décimé des millions de volailles lors des deux hivers précédents, avec un nombre de foyers culminant à 1500 en 2021-2022. Outre le renforcement des mesures de biosécurité, la France avait pris l’initiative d’une campagne de vaccination inédite au plan mondial, lancée à l’automne 2023 et réitérée en 2024, expliquant en grande partie le contrôle de la maladie, La troisième campagne est d’ores-et-déjà programmée avec toutefois, au grand dam des éleveurs, une moindre participation de l’Etat, qui a va abaisser de 70 à 40% sa contribution à la prise en charge des vaccins et des process de suivi.

Contamination des troupeaux laitiers américains

Dans ce domaine, il faut bien reconnaitre que la France a fait preuve d’une perspicacité des plus clairvoyantes, au prix ici ou là de rétorsions commerciales de la part de pays tiers, mais que la flambée épidémique aux Etats-Unis a plus que légitimé, si besoin en était. Outre-Atlantique, le virus H5N1 est responsable d’une hécatombe dans les élevages de volailles et de la contamination de centaines d’élevages laitiers, principalement en Californie et affectant des dizaines de personnes au contact des troupeaux, sans toutefois faire mention de transmission inter-humaine.

En France, la Haute Autorité de santé (HAS) a récemment présenté la stratégie vaccinale qui serait mise en œuvre si des personnes exposées à des animaux étaient infectées par le virus. Depuis plusieurs années, les autorités de santé recommandent aux professionnels exposés aux virus influenza porcins et aviaires de se faire vacciner contre la grippe saisonnière afin de réduire le risque de co-infection avec des virus influenza humains.