IrrigAssistant : une préconisation à 3 jours, en 3 phrases, réactualisée toutes les 3 secondes

A l’heure de la sobriété hydrique et énergétique, Corhize offre une solution technico-économique de nature à booster le pilotage de l’irrigation. Un levier au coût tout relatif et qui réserve encore quelques marges de manœuvre...

« Pas d‘irrigation à prévoir sur ces 3 jours pour votre chou. La réserve en eau est bonne (actuellement 48,4% du réservoir optimal) et sera encore suffisante dans 3 jours. Les pluies annoncées (15mm) vous permettront de décaler votre prochaine irrigation si elles se confirment » : tel est l’exemple de préconisation qu’un utilisateur peut consulter sur son téléphone doté de l’application IrrigAssistant. Elle est l’œuvre de Corhize, une société basée dans le Lot-et-Garonne et qui, depuis 15 ans, fait de l’efficience de l’eau l’une de ses marques de fabrique, reconnue en France et en Europe chez les agriculteurs, les instituts techniques et les entreprises de l’agrofourniture.

L’application formule une préconisation, qui prend la forme de deux ou trois phrases telles qu’un technicien les formulerait face à un agriculteur
L’application formule une préconisation, qui prend la forme de deux ou trois phrases telles qu’un technicien les formulerait face à un agriculteur

Une préconisation qui sortirait de la bouche d’un technicien

Tout part d’une sonde capacitive (AquaCheck en l’espèce), alignant six capteurs sur un horizon de 60 cm (davantage au besoin) et d’un pluviomètre (optionnel). Les relevés (état hydrique, température, pluviométrie...) sont transférés via un boitier de communication sur la plateforme digitale. Jusque-là, rien d’original. « Tout le monde a des sondes, des capteurs, des graphiques et des plateformes avec de jolies couleurs, concède Serge Escuraing. Notre singularité réside dans la préconisation, qui prend la forme de deux ou trois phrases telles qu’un technicien les formulerait face à un agriculteur. Même si nous formons nos clients à l’analyse et à l’interprétation des données, la préconisation ainsi formulée a l’avantage de rassurer les agriculteurs, et notamment les néophytes en matière de pilotage d’irrigation ».

Une préconisation à 3 jours

La préconisation formulée par IrrigAssistant est actualisée automatiquement en temps réel à chaque consultation. Son horizon temporel se limite à trois jours. « Cette préconisation à trois jours correspond à la pratique des irrigants, qui le plus souvent programment leur tour d’irrigation sur ce laps de temps, tout en alliant la précision des modèles météorologiques », explique Serge Escuraing.

Le kit comprenant une sonde, un boitier de communication et un mât est facturé 1390 euros, auquel s’ajoute un abonnement annuel de 139 euros. Le nombre d’équipements requis est évidemment fonction du parcellaire, de l’assolement, de la nature et du nombre de systèmes d’irrigation.

Des bénéfices en cascade

Corhize conseille un investissement minimal dans deux sondes pour se faire la main, garantissant des bénéfices en cascade : optimisation de la ressource en eau et de la dépense énergétique, gestion du matériel et de la main d’œuvre, valorisation maximale du potentiel génétique des cultures, arbitrages en cas de pénurie. « Dans les situations où les volumes d’eau sont contraints, le pilotage de l’irrigation permet d’arbitrer plus précisément entre telle ou telle parcelle, explique Serge Escuraing. On n’est pas obligé de rechercher un rechargement maximal, on peut aussi lever le pied sur la partie basse de la zone de confort pour privilégier telle parcelle ou telle culture ».

Selon Corhize, le pilotage assisté par OAD concernerait entre 10% et 15% de la sole irriguée, ce qui laisse des marges de manœuvre. Le plan de relance post-Covid, qui allouait des aides de 30% aux systèmes de pilotage leur a donné une impulsion. « Face aux tensions croissantes sur la ressource, il ne serait pas surprenant que ce type d’outil conditionne dans le futur l’autorisation d’irriguer », devise Serge Escuraing. Précision : l’homme est aussi agriculteur (irrigant).