L’automne s’installe en fanfare

Météo : après un mois de septembre presque aussi chaud que le mois d’août et marqué par deux épisodes orageux remarquables, l’automne s’installe bel et bien, avec un temps qui s’annonce nettement perturbé pour la première semaine d’octobre. Le point avec Nicolas Le Friant, météorologiste chez DTN.

Quel est le bilan météorologique de ce mois de septembre ?

Nicolas Le Friant : Après un été 2021 légèrement plus chaud que la normale (+0,6°C), grâce surtout à un mois de juin chaud (se classant 6ème des mois de juin les plus chauds en France) car les mois de juillet et août ont été globalement dans les moyennes, ce mois de septembre 2021 est reparti sur des bases de nouveau plus chaudes avec un excédent de 2 degrés à l’échelle nationale. L’ensemble des régions de France a connu un excédent des températures et sa répartition est globalement très homogène. Ce mois se classe donc au 7ème rang des mois de septembre les plus chauds. En effet, hormis du 19 au 22 et du 28 au 30 septembre, les températures ont toujours été nettement situées au-dessus des normales climatiques.

Les précipitations ont été légèrement déficitaires à l’échelle du pays avec un manque d’eau plus important sur la moitié nord ainsi que de la PACA à la Corse. Au cours de ce mois, nous avons observé deux épisodes pluvieux et surtout orageux très remarquables.

Le premier évènement s’est déroulé dans la soirée du mercredi 8 septembre dans le sud-ouest de la France et notamment autour de la région d’Agen. Ainsi, après quatre journées pleinement estivales avec des valeurs maximales comprises entre 30 et 33 degrés, le temps a tourné à l’orage, lors du mercredi 8 septembre, et de violents orages se sont développés. Entre le Lot-et-Garonne et le Gers, il est tombé en moyenne de 60 à 80 mm de précipitations, soit des cumuls pluviométriques déjà supérieurs à un mois de septembre. Néanmoins, c’est vers la région agenoise où la situation est devenue préoccupante puisqu’entre 19h et 22h, un violent orage stationnaire a déversé des pluies diluviennes faisant grimper le cumul de pluie à 128,8 mm, ce qui correspond à deux mois de pluie. Jamais, nous n’avions relevé de telles valeurs sur la région. Le record de pluie, en 24 heures, y était de 82,6 mm le 12 février 1990. Ce phénomène orageux a donc été exceptionnel.

Le deuxième évènement s’est produit dans la matinée du mardi 14 septembre sur une bonne partie du département du Gard. Là aussi, le responsable fut un violent orage qui a stationné entre 8h et 14h entre l’ouest et le sud de la région nîmoise. L’autoroute A9 a été particulièrement impactée car elle fut complètement inondée. D’ailleurs, les inondations ont été très importantes entre Claret, Vauvert et Nîmes. Au total de l’épisode, nous avons relevé à Saint-Dionizy 276 mm en 6h dont 244 mm en 3h et 111 mm en 1h. Nous avons également relevé de fortes rafales avec jusqu’à 105 km/h en région Nîmoise et 122 mm de précipitations ! Il est également tombé 196 mm à Caissargues et 156 mm à Quissac… Pour mémoire, le 3 octobre 2008, nous avions relevé près de 420 mm au Mas de Ponge sur les hauteurs de Nîmes !

Enfin, l’ensoleillement fut globalement normal pour un mois de septembre avec un excédent de 10 à 20% sur de nombreuses régions de la moitié nord et un déficit de 10 à 20% sur les régions méridionales.

Quelles sont les prévisions pour la première décade du mois d’octobre ?

Nicolas Le Friant : Selon les dernières prévisions des modèles météorologiques, ce premier week-end d’octobre commencera en fanfare avec une très franche dégradation des conditions météorologiques sous l’impulsion d’un système dépressionnaire très actif situé entre l’Islande et les îles britanniques. Ainsi, après le passage d’une première perturbation océanique pluvieuse vendredi, le week-end s’annonce très agité avec une seconde zone perturbée qui provoquera d’abondantes précipitations et surtout un fort coup de vent y compris dans les terres où des rafales de 80/90 km/h (localement 100 km/h) seront observées, principalement dans la nuit de samedi à dimanche. Il faudra aussi surveiller d'éventuels creusements secondaires, pouvant occasionner des rafales bien supérieures. La probabilité de subir un nouvel épisode méditerranéen augmente entre dimanche matin et lundi matin, dans un premier temps sur les Cévennes, puis sur la PACA et dans une moindre mesure en Corse. Difficile de dire s'il s'agira d'un évènement classique pour la saison ou au contraire remarquable, mais le potentiel est là, un an tout juste après la tempête Alex.

Pour la semaine prochaine, le contexte météorologique restera dicté par la persistance de conditions dépressionnaires et perturbées avec de la pluie et/ou des averses sur de nombreuses régions, hormis en Méditerranée où une franche amélioration est à attendre avec mistral et tramontane très soutenus. Un front secondaire pourrait circuler mardi sur une grande partie du pays avec de fréquentes giboulées et de la fraîcheur, ce qui favorisera de la neige au-dessus de 2000 m en montagne. La deuxième partie de semaine reste à fiabiliser mais elle pourrait tout de même être progressivement plus anticyclonique à mesure que nous nous approcheront du week-end du 9 et 10 octobre. En tout cas, aucune perspective, au moins jusqu'au 10 octobre, d'une belle arrière-saison avec soleil et chaleur. L’automne s’installe donc bien !

Selon les dernières prévisions des modèles météorologiques, ce premier week-end d’octobre commencera en fanfare avec une très franche dégradation des conditions météorologiques.