L’Unifa s’alarme de notre dépendance aux engrais russes

Constatant que les importations d’engrais russes ont bondi de 80% en deux ans, l’Union des industries de la fertilisation attend une réaction des autorités françaises et européennes, dénonçant une menace croissante pour la souveraineté industrielle et alimentaire tricolore.

« En 2023, la France a importé plus de 750.000 tonnes d’engrais en provenance de la Russie, contre 402.000 tonnes en 2021. Cette tendance qui s’est poursuivie en 2024 place l’agriculture française sous une dépendance croissante vis-à-vis de la Russie, qui fournit désormais un jour sur sept les besoins en nutriments du secteur agricole français ». Telle est l’alerte lancée par l’Union des industries de la fertilisation (Unifa) qui s’inquiète de la concurrence « agressive » exercée par le Russie, en dépit des sanctions économiques qui la frappent depuis sa non-déclaration de guerre à l’Ukraine, il y aura bientôt trois ans.

Selon l’Unifa, Les coûts de production bien inférieurs en Russie, dus à un accès avantageux au gaz naturel, provoquent une distorsion économique qui contraint les industriels français de la fertilisation à réduire leur activité, à restructurer leurs sites, mettant en péril des centaines d'emplois. « Cette situation  fragilise l'autonomie stratégique de notre secteur, et à terme, menace notre souveraineté alimentaire », indiquent les fabricants dans un communiqué.

Les doléances de l’Unifa

Pour contrecarrer ce risque, l’Unifa réclame des mesures « urgentes », à savoir l’instauration de  mesures protégeant efficacement les industriels, des importations de tous les types d’engrais en provenance de Russie et de Biélorussie, le soutien à la compétitivité des industriels de la fertilisation pour leur permettre de continuer à innover au service de la nutrition des plantes et la santé des sols et enfin la promotion des produits européens et français, à l’efficience et à la technicité prouvées. « Préserver le tissu industriel des ETI et  PMI productrices d’engrais sur le territoire national est un véritable enjeu », conclut Jacques Fourmanoir, vice-président de l’Unifa.