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Jeudi 11/12/2025

La DNC continue de hanter la France bovine et vire à l’affrontement

Malgré la mobilisation des éleveurs et une proposition de protocole alternatif à l’abattage total, les autorités vont procéder au dépeuplement des deux foyers confirmés mardi et mercredi respectivement dans l’Ariège, où des heurts ont éclaté, et dans les Hautes-Pyrénées. La Coordination rurale annonce une mobilisation nationale. La FNSEA réclame une extension de la zone vaccinale au-delà des zones règlementées

Malgré la stratégie de lutte adoptée dans les zones réglementées (dépeuplement, vaccination, restrictions de mouvement), la DNC continue de hanter la France bovine. Après les Savoie, qui ont payé un lourd tribut cet été (76 foyers) avant d’en être libérées le 22 octobre dernier, la DNC frappe durement l’Occitanie, et plus particulièrement les Pyrénées-Orientales un département où le peuplement de bovins est relativement limité mais où on dénombre 20 foyers depuis le 15 octobre. Et patatras, coup sur coup, deux foyers hors zone réglementée ont été confirmés les 9 et 10 décembre respectivement dans l’Ariège et les Hautes-Pyrénées, portant à 110 le nombre de foyers depuis le 1er détecté en Savoie le 29 juin.

Abattage total, incompréhension presque totale

En réaction au cas ariégeois, pas moins de 10 organisations, représentatives de toutes les sensibilités syndicales, avaient proposé un protocole expérimental alternatif à l’abattage total, arguant du « contexte spécifique de l’exploitation concernée », évoquant notamment la distance séparant le foyer des cas connus dans les Pyrénées-Orientales, l’absence d’introduction et de mouvement d’animaux provenant de zones proches de foyers ou de zones réglementées, le caractère sédentaire de l’élevage, son éloignement des grands axes routiers, l’absence de contact direct avec les animaux des élevages voisins ou encore la contamination durant une période de faible activité vectorielle.

Malgré la mobilisation des éleveurs, le Préfet de l’Ariège s’en est tenu à la doctrine sanitaire nationale, appelant à « l’apaisement » tandis que les forces de l’ordre sécurisant l’accès des vétérinaires à l’exploitation située sur la commune des Bordes-sur-Arize étaient « la cible de jets de projectiles et cocktails molotov de la part d’un groupe de manifestants dont certains éléments de la mouvance contestataire, d’ultra-gauche », selon les termes de la Préfecture.

La Coordination rurale appelle de son côté à une mobilisation nationale contre la décision de l’État de maintenir l’abattage total dans les territoires, estimant la stratégie actuelle « une stratégie inefficace et destructrice ». « La croyance que l’État réussirait à éradiquer la maladie pendant l’hiver perdure », dénonce la Confédération paysanne. Dans un communiqué, la Coopération agricole appelle à « la responsabilité collective » et « urgemment, au respect des mesures définies » depuis le début de la crise.

Sur le réseau X, le président de la FNSEA a évoqué un échange avec la DGAL qui lui a affirmé que « la seule solution, à court terme, promue par les scientifiques, était celle de l’abattage total ». Arnaud Rousseau a demandé à la ministre de l’Agriculture « une extension de la zone vaccinale au-delà des zones règlementées pour à la fois protéger ce massif pyrénéen mais faire en sorte aussi que le reste de la France puisse être protégé ».

Des vecteurs actifs 9 à 10 mois

Il ne faut pas trop miser, en tout cas pas totalement, sur l’entrée dans la période hivernale pour contrarier l’activité des insectes vecteurs, à savoir les tabanidés (taons), et les stomoxes (mouches charbonneuses). Selon la DGAL, les tabanidés sont actifs de mai à septembre avec un pic en en été, variable selon les espèces tandis que les stomoxes ont une activité étalée sur 9-10 mois avec deux pics, l’un au printemps et l’autre à l’automne, avec une activité en bâtiment en fin d’hiver avant la mise à l’herbe.