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Vendredi 19/12/2025

La force du collectif face au défi de réduction des produits phyto

« L’Avent des avancées en agriculture » (19/25). Les exemples d’avancées collectives vers des systèmes agricoles plus économes en intrants démontrent la force du groupe vis-à-vis des défis techniques et des changements de pratiques demandés aux agriculteurs.

Créée en 2019, l’association Contrat de solutions fédère plus de 40 organisations agricoles publiques et privées. Elle agit pour identifier et diffuser des solutions concrètes de protection intégrée des cultures, contribuant à réduire l’usage des produits phytosanitaires tout en préservant la production, les pollinisateurs et la biodiversité.

A l’hiver 2025, l’association a présenté un bilan des solutions mises en œuvre sur le terrain. Premier constat encourageant : dans la plupart des filières végétales, l’adoption des leviers génétiques atteint désormais des niveaux inédits. En blé tendre, 75% des surfaces en production de semences sont cultivées avec des variétés résistantes aux maladies fongiques (contre 41% en 2018) ; en pommes de terre, les surfaces cultivées avec des plants certifiés résistants ont augmenté d’un tiers depuis 2017 ; en betteraves, plus de 50% des surfaces 2025 utilisent des variétés tolérantes aux maladies foliaires (contre 37% en 2021) : en vigne, les surfaces plantées avec des variétés tolérantes au mildiou et à l’oïdium ont été multipliées par 10.

>> A lire : Cépages résistants : « J’ai réduit de 90 % mes traitements »

La confusion sexuelle poursuit son essor en viticulture, couvrant désormais 17% du vignoble français et permettant d’économiser un à deux traitements insecticides, voire d’atteindre zéro traitement en conditions favorables. Du côté des pratiques agronomiques, les surfaces de colza associé à des légumineuses atteignent 260 000 hectares (+40 % depuis 2016), représentant désormais 20% des surfaces de colza françaises.

Ces avancées s’accompagnent d’une montée en puissance des outils numériques et des agroéquipements : 63% de la surface française de pomme de terre est désormais pilotée par des outils d’aide à la décision (OAD), permettant jusqu’à cinq traitements économisés selon les conditions climatiques et variétales. Parallèlement, les ventes de matériel de travail du sol, de semis et de fertilisation ont progressé de 38% entre 2020 et 2023, confirmant l’intérêt croissant pour des équipements qui complètent ou, dans certains cas, remplacent le désherbage chimique.

>> A lire : Contre les adventices, la bataille du RTK, de l’IA et de la ferraille

Concernant le matériel agricole, une étude publiée début 2025 a établi un lien notable entre la présence de Cuma sur un territoire et la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. L’importance des échanges sociaux entre adhérents et la possibilité d’accéder à du matériel dédié aux pratiques agroécologiques sont les deux facteurs à l’origine de ce constat vertueux.

>> A lire : Cuma : le collectif, un levier primordial pour réduire les phytos

Au cours de la décennie 2010-2020, plus de 1000 exploitations agricoles se sont engagées dans une démarche volontaire de réduction des produits phytosanitaires dans le cadre du réseau Dephy Ecophyto. Chaque exploitation engagée dans le réseau a bénéficié à la fois d’un accompagnement individuel et d’un accompagnement en groupe d’une dizaine d’agriculteurs, permettant de partager des problématiques communes et de progresser collectivement.

Les résultats de ces démarches de réduction ont été compilés dans 11 fiches représentatives de 11 « systèmes » de grandes cultures et de polyculture-élevage, que Pleinchamp a relayé au cours de l’année. A lire et relire sans modération.

>> A lire : [DOSSIER] Si les fermes Dephy l’ont fait…

Retrouvez chaque jour, du 1er au 25 décembre, notre sélection des nouvelles réjouissantes de l’année 2025.

Sous la forme d’un calendrier de l’avent, Pleinchamp vous propose une sélection d’initiatives enviables, de portraits inspirants, d’avancées concrètes et de lueurs d’espoirs pour le monde agricole.

Preuve que même si de nombreux combats restent à mener, certaines nouvelles vont dans le bon sens : celui d’un monde plus durable, plus juste, plus rémunérateur pour les agricultrices et les agriculteurs.