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Loup : 1104 spécimens au sortir de l’hiver 2022-2023, +20% en un an
La FNO réclame plus que jamais la fusion des tirs de défense simple et renforcée, sans désespérer une révision du statut de l’espèce aujourd’hui strictement protégée. La prochaine réunion du Groupe national loup est programmée le 18 septembre. La dernière avant l’annonce du Plan national d’actions loup 2024-2029.
Le 3 juillet dernier, l’Office français de la biodiversité (OFB) avait estimé à 906 le nombre de loups au sortir de l’hiver 2022-2023, soit 15 de moins qu’un an plus tôt. L’annonce avait déclenché la colère des organisations agricoles (FNSEA, JA, FNO, FNB, FNC et Chambres d’agriculture France) qui avaient claqué la porte du Groupe national loups.
Le nouveau décompte, communiqué par la Préfète coordinatrice du Plan loup, s'établit à 1104, ce qui satisfait (pour autant que l’on puisse se satisfaire de la hausse du nombre de grands prédateurs) la FNO. « Ce chiffre est davantage conforme au ressenti des éleveurs mais également aux chiffres de l’Administration, notamment de la Dreal Auvergne, réagit Claude Font, secrétaire national de la FNO, en charge de la prédation. La réévaluation de l’effectif est importante car elle conditionne le quota des futurs prélèvements qui, les années précédentes, étaient basés sur les chiffres estimés par l’OFB et non consolidés ». L’an passé, le différentiel rétroactif flirtait avec les 160 spécimens. Ceci explique peut-être (aussi) pourquoi la population a bondi de 19,5% en un an (1104 contre 921), le taux de prélèvement de 19% s’appliquant à un effectif estimé plus faible que l’effectif réel.
Fusionner les tirs de défense simple et renforcée
Selon l’OFB, les relevés hivernaux ont été faussés par le défaut de manteau neigeux. « Si l’estimation du nombre de loups, et donc les interventions à suivre sur la régulation de la population, sont liées au manteau neigeux, on a du souci à se faire », se désole Claude Font. La FNO réclame une remise à plat de la comptabilisation, sinon les moyens d’estimer précisément les effectifs. C’est l’une de ses doléances, qu’elle espère voir formaliser dans le prochain Plan national d’actions loup 2024-2029, qui devrait être présenté à partir du 18 septembre, date de la prochaine réunion du Groupe national loup. Au premier rang des doléances figure la fusion des tirs de défense simple et renforcée, avec plusieurs fusils dès la première attaque, et accessibles aux louvetiers. « C’est le meilleur moyen d’allier efficacité, rapidité et transparence », argumente Claude Font.
Les arrêtés actuels distinguent les tirs de défense simple, opérés par un seul tireur non aguerri et privé de visée nocturne. Selon la Dreal Auvergne, en 2020, les tirs de défense simple sont à l’origine de 86,6% des autorisations de tirs pour seulement 17% des loups prélevés. Les tirs de défense renforcée sont bien davantage efficaces mais administrativement contraints et déclenchés rétroactivement après attaque. Reste à savoir si la fusion des deux procédures serait, le cas échéant, conforme aux dérogations à l’interdiction de destruction d’espèces strictement protégée, telles que le loup. « Avec des tirs d’effarouchement, des tirs de défense et des tirs de prélèvement, l’exigence de gradation est respectée », veut croire Claude Font.
La FNO ne désespère pas le déclassement du loup d’espèce strictement protégée. Un vœu qui a pris un peu de poil de la bête, suite aux déclarations de la présidente de la Commission euroépenne, le 4 septembre dernier. « La concentration de meutes de loups dans certaines régions d'Europe est devenue un véritable danger pour le bétail et, potentiellement, pour l'homme », a déclaré Ursula von der Leyen qui, à titre personnel, a fait les frais du grand prédateur, qui a attaqué mortellement son vieux poney Dolly à l’automne 2022.
La Commission invite les communautés locales, les scientifiques et toutes les parties intéressées à soumettre, d'ici au 22 septembre 2023, des données actualisées sur les populations de loups et leurs impacts. « Sur la base des données collectées, la Commission décidera d'une proposition visant à modifier, le cas échéant, le statut de protection du loup au sein de l'UE et à mettre à jour le cadre juridique, afin d'introduire, lorsque c'est nécessaire, davantage de flexibilité, à la lumière de l'évolution de cette espèce ».