- Accueil
- Les distributeurs s’estiment mal formés par les constructeurs
Les distributeurs s’estiment mal formés par les constructeurs
Alors que les deux tiers de leurs budgets de formation continue alimentent les centres de formation des constructeurs, les concessionnaires jugent plutôt négativement les stages et appréhendent une dégradation du service rendu aux agriculteurs. C’est ce qui ressort de la dernière enquête annuelle de satisfaction ISC, menée par le Sedima. Tous critères confondus, Fendt caracole en tête.
A l’épreuve « rapport qualité / prix des stages », les constructeurs obtiennent un 9,8/20 et sont donc recalés. C’est ce qui ressort du dernier l’Indice de satisfaction des concessionnaires (ISC) publié par le Syndicat national des entreprises de services et distribution du machinisme agricole, d’espaces verts et des métiers spécialisés (Sedima). Chaque année, depuis maintenant 16 ans, le syndicat jauge la qualité de la relation entre concessionnaires et concédants sur une dizaine de critères, dont le SAV, la garantie, les offres de financement ou encore la formation des collaborateurs. Une enquête peu attaquable de par son historique, sa constance et sa représentativité, 57% des adhérents du Sedima se prêtant à l’exercice, représentant plus de 60% des immatriculations de tracteurs neufs.
La gestion plante par plante, point de rupture
Le syndicat concède cependant que les réseaux n’ont pas nécessairement le même degré d’exigences vis à vis des concédants, ce qui peut générer des différences d’appréciation.
« On est à l’aube de l’arrivée de machines autonomes et de celles qui vont assurer une gestion plante par plante, une véritable rupture technologique comparativement à la gestion parcellaire qui prévaut aujourd’hui, explique Pierre Prim, président du Sedima. Pour assurer le suivi et la maintenance de ces machines, nos équipes vont avoir besoin d’une formation de qualité, tant en formation initiale qu’en formation continue. Vis-à-vis des établissements scolaires, on essaie au maximum de travailler main dans la main, notamment sur les référentiels de formation pour leur donner les clés et les axes prioritaires de travail en terme de connaissances techniques. Du côté des constructeurs, on a des inquiétudes ».
Bons et mauvais points
Si la moyenne du rapport qualité/prix des stages s’établit à 9,8/20, le classement réserve des écarts importants entre les onze marques représentées dans l’ISC. Avec une note de 13,3/20, Kubota caracole en tête devant Fendt (12,8/20) et Massey Ferguson (11,2). En bas de tableau, on trouve John Deere et Same (ex-aequo avec 8,8/20), New Holland (8,1/20) et Case IH, qui ferme le banc avec 7,7/20. En ce qui concerne la compétence des formateurs, Fendt devance Kubota et Massey Ferguson.
« Plus que la note, c’est l’évolution d’une année sur l’autre qui est importante et qui témoigne de la prise en compte par les constructeurs des remontées des distributeurs, souligne Anne Fradier, secrétaire générale du Sedima. Toujours sur ce critère du rapport qualité/prix des stages, Same, Massey Ferguson et Deutz ont réalisé les progrès les plus notables en 2020. En revanche, la note des trois derniers du classement continue de se dégrader ».
A noter que les trois marques en question, à savoir Case IH, John Deere et New Holland, culminent à plus de 70% de taux de réponse. « C’est toujours difficile pour un constructeur de faire face à la critique, concède Pierre Prim. Ce travail de mise en lumière est de notre point de vue indispensable, car au final, le client fera ses choix et changera de crémerie s’il n’est pas satisfait. La formation est un sujet de fond qui conditionne très fortement la qualité du service rendu ».
Les distributeurs sont d’autant plus enclins à formaliser leurs critiques que les deux tiers de leurs budgets de formation continue sont fléchés vers les centres de formation des constructeurs.
Au classement général, tous critères confondus, la moyenne s’établit à 10,9 en 2020 contre 10,6 en 2019. Un score jugé « faible » par le Sedima. En tête du classement figurent Fendt (13,5/20), talonné par Kubota (13,4/20) et John Deere (12,2/20). En fin de classement figurent New Holland (9,8/20), Case IH (9,4/20) et Same (8,1/20). Les plus fortes progressions sont à mettre à l’actif de Massey Ferguson, Fendt, Kubota, Claas et Deutz tandis que Case IH, New Holland et John Deere sont en baisse.
Au plan européen, où la même enquête est diligentée dans huit pays, sous l’égide du Climmar, Fendt (14,5/20) se place en tête devant Kubota et Claas. John Deere, Case IH et New Holland (11,5/20) ferment la marche.