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Lundi 24/11/2025
Les entreprises de travaux viticoles, victimes collatérales (et oubliées) de la crise
[Sitevi 2025] Alors que la filière est aux prises à une crise structurelle aux impacts économiques et socio-culturels insondables, la FNEDT estime que les politiques publiques ignorent les acteurs opérationnels, « ceux qui font » la viticulture tout au long du cycle productif.
Des délais de paiement s’allongent de 30 à 50 %, des créances parfois définitivement perdues suite aux défaillances (+37% en un an selon le cabinet d’information économique Altares) et autres procédures de sauvegarde (+78% en un an), l’absence de cadre clair et sécurisant pour l’hébergement des saisonniers, dont les entreprise de travaux viticoles (ETV) assurent la charge ou encore l’exclusion du dispositif d’allègement de charge TO-DE : pour les adhérents de la Fédération nationale des entrepreneurs de territoires (FNEDT), la coupe est pleine. « Les entreprises de travaux viticoles sont des acteurs essentiels de la compétitivité, de l’innovation et de la durabilité de la viticulture française, explique Benjamin Banton, chef de file de la section viticole de la FNEDT. Reconnaître les ETV, c’est reconnaître ceux qui permettent aux exploitants de tenir, particulièrement en période de crise. Leur solidité conditionne directement la performance de la viticulture française».
A titre indicatif, en Gironde, département qui concentre 1 ha sur 8 du vignoble hexagonal, et où Benjamin Banton réalise ses prestations, les ETV réalisent 90% des vendanges mécaniques et 95% des vendanges manuelles. Autrement dit, elles assument une part importante sinon vitale des charges humaines et matérielles au nom de leur donneurs d’ordre. Or selon la FNEDT, l’Etat oscille entre immobilisme et indifférence. Exemple avec le dispositif d’allègement de charge TO-DE, auquel les ETV sont inéligibles, alors qu’il est justement conçu pour soutenir l’emploi saisonnier agricole. « Ce surcoût pèse lourdement sur leur compétitivité, décourage le travail déclaré et crée une distorsion de concurrence avec les Prestataires de services internationaux », dénonce la FNEDT.
Les doléances des ETV
Outre l’éligibilité au TO-DE en particulier et aux dispositifs de soutien économique et de restructuration en général, la FNEDT réclame la mise en place d’un mécanisme public de garantie pour sécuriser les paiements. Elle propose également a création d’un agrément national obligatoire pour les prestataires viticoles, garantissant qualité, sécurité et conformité sociale des interventions. Elle préconise aussi de développer des formations adaptées, valorisant les compétences locales et accompagnant les mutations technologiques et agroécologiques. Elle réclame enfin l’instauration d’un cadre clair et sécurisant pour l’hébergement des saisonniers. « Alors que la filière viticole française peine à trouver un nouveau modèle, les ETV jouent un rôle central pour sa modernisation, martèle la FNEDT. Très engagées dans la transition agroécologique, numérique et robotique, elles investissent dans des équipements technologiques avancés, recrutent et forment leurs salariés, accompagnent les exploitants dans l’adaptation des pratiques et contribuent directement à la performance économique, environnementale et sociale des vignobles ».