Les ETA s’estiment oubliés des politiques publiques

Les entrepreneurs de travaux agricoles estiment ne pas être reconnus à la hauteur de leur contribution à la souveraineté alimentaire, en plus d’assurer un rôle de « banquier ».

« Pourquoi la prestation de service n’est pas reconnue pour sa fonction quasi vitale ? Faudra-t-il attendre que la casse probable de nos entreprises déstabilise la souveraineté des filières agricoles et forestières ? » Tel le cri lancé par Philippe Largeau, président de la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (FNEDT), lors de son 91ème congrès national organisé à Arles (Bouches-du-Rhône). Et de rappeler que les quelque 15.718 ETA sont sollicitées par 85% des éleveurs et par 70% des céréaliers tandis que les quelque 6714 ETF assurent 80% des travaux forestiers.

"C’est usant, insoutenable, de constater qu’on est tout seul, sans appui ni de l’Etat, ni du système bancaire"

Outre l’absence de représentants du ministère au congrès, le dernier manquement en date de l’Etat, aux yeux de la FNEDT, concerne l’exclusion des entrepreneurs des dispositifs d’accompagnement et de soutien mises en place par le ministère de l’Agriculture pour faire face aux difficultés causées par les intempéries qui ont émaillé presque toute la campagne passée. « Confrontées aux mauvaises conditions climatiques, les 22.500 TPE-PME ont vu, en 2024, leur chiffre d’affaires amputé de 20% en moyenne à cause des décalage et annulation de travaux, et jusqu’à 80% pour des ETF qui ont été stoppées par les calendriers réglementaires et l’impraticabilité des sols », souligne la fédération. Réputées partenaires de leurs clients agriculteurs, éleveurs et forestiers, les entreprises sont souvent contraintes d’assumer le rôle de banquier, sans obtenir d’avancée de la part du gouvernement. C’est usant, insoutenable, de constater qu’on est tout seul, sans appui ni de l’Etat, ni du système bancaire ».

+60% de salariés en 10 ans

La FNEDT rappelle que la prestation de services de travaux répond « aux besoins toujours grandissants d’expertise, de traçabilité, de productivité et d’innovation pour des filières agricoles et forestières exigeantes et compétitives ». Et de rappeler que les effectifs salariés de la branche ont augmenté de 60% en dix ans, contribuant aux « transformations des modèles économiques et démographiques ».