Les Français consomment toujours moins de fruits et légumes frais

Sous l’effet de conditions météo impactant l’offre et la demande, la consommation s’est rétractée de 2% en volume et de 1% en valeur en 2024. Sur 5 ans, la consommation est passée de 182 kilos à 158 kilos par an et par ménage.

158 kilos de fruits et légumes frais par ménage : c’est ce que les Français ont consommé en 2024, selon Interfel, l’association interprofessionnelle des fruits et légumes frais, soit 2 kilos de moins qu’en 2023. Interfel impute la baisse à des conditions météos impactantes sur l’offre et la demande, notamment en début et en fin de saison, avec d’abords des conditions fraiches et pluvieuses puis l’absence d’été prolongé en septembre, impactant l’offre de cerises, d’abricots ou encore de pêches nectarines. Du reste, seule la consommation de fruits a baissé (-2,7%), celle de légumes étant restée stable. En terme de palmarès, la banane (18,6%) devance la pomme (15,4%) et l’orange (10,6%) tandis que la tomate (19,2%) devance la carotte (12,1%) et la courgette (7,9%).

Selon l’interprofession, la moindre fréquence d’achat explique la baisse de consommation, le poids du panier moyen étant resté stable à 2,3 kilos. L’inflation est hors de cause : comme pour l’ensemble des produits alimentaires, elle s’est considérablement assagie en 2024. Alignée sur l’ensemble des produits alimentaires (+1,4%), elle pointe à +1,5% pour les fruits et légumes contre +10,2% en 2023. Les fruits et légumes frais, pommes de terre incluses, représentent 10% du budget de consommation des Français à domicile contre 12% pour la viande et la charcuterie, 2% pour la poissonnerie et 1% pour le fromage.

La résistance de la bio

L’année 2024 acte par ailleurs une stabilisation du phénomène de « glissement de gamme », qui se matérialise par « un retour progressif » de ménages acheteurs de fruits et légumes bio, note Interfel. La baisse de consommation s’est limitée à -1% (-1,4% pour les fruits, +0,2% pour les légumes) tandis que les dépenses ont progressé de 1%. En 2024, comme en 2023, la part de marché des fruits et légumes bio s’établit à 6,7% en volume et 7,9% en valeur.

Une consommation en baisse continue, loin des recommandations officielles

Si le spectre de l’inflation s’éloigne et si la bio résiste, la consommation de fruits et légumes frais demeure sur une tendance baissière, pointant à -13,2% sur les cinq années passées. Plus inquiétant : les familles avec enfants sont davantage concernées. Par rapport à la moyenne 2021-2023, Interfel fait état en 2024 d’une baisse de la consommation de -8%, -10% et -9% respectivement chez les ménages avec un adolescent, un enfant et un bébé, tandis qu’elle était limitée à -3% chez les 60 ans et plus, lesquels représentent 50% des achats en volume. Selon une étude du Credoc datant de 2021, seul un enfant sur dix et un adulte sur trois respectent le Programme national nutrition santé (PNNS) recommandant de consommer cinq fruits et légumes par jour.