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Les semences bio dans le sillon des conventionnelles
La filière semences met le paquet pour répondre à l’accroissement de la demande en semences bio. La production progresse au rythme de 30% par an. Un taux d’autosuffisance de 95% est visé d’ici à 2025.
Avec environ la moitié de ses ventes à l’export et une balance commerciale rivée annuellement sur un bénéfice d’environ 950 millions d’euros, la filière semences rime avec excellence. La filière bio peut-elle marcher dans ses traces ? « Pour le moment, la production de semences bio n’a pas de visée exportatrice, tempère Michel Straëbler, directeur des sections au Gnis, l’interprofession des semences et plants. Notre objectif prioritaire est de satisfaire le marché national, à hauteur 95% d’ici à 2025, toutes espèces confondues ». Cet objectif était inscrit dans le plan de filière établi au moment des États généraux de l’alimentation. La filière est en passe de le réussir. « L’autosuffisance est d’ores-et-déjà acquise pour des espèces comme le blé tendre ou le maïs », poursuit Michel Straëbler.
10 ans d’avance
En cas de rupture d’approvisionnement, un régime dérogatoire, supervisé par l’Inao, permet aux agriculteurs bio de recourir à des semences conventionnelles non traitées. Un site dédié (www.semences-biologiques.org) permet de jauger l’état d’approvisionnement et de solliciter, le cas échéant, le processus dérogatoire.
Dérogatoire, le régime n’en est pas moins transitoire. L’Inao a en effet fixé un échéancier au-delà duquel le recours à des semences non bio ne sera plus possible. Grandes cultures, potagères, fourragères : toutes les cultures et toutes les espèces sont concernées, le basculement étant d’ores-et-déjà acté pour un certain nombre d’entre elles. Le rythme va cependant s’accélérer dans les années à venir. « Le régime dérogatoire prendra fin en 2025, souligne Michel Straëbler. La France aura alors dix ans d’avance sur le calendrier européen, qui fixe à 2035 l’interdiction de recourir à des semences et plants conventionnels en bio ».
Pas de compromis sur la qualité
Au plan quantitatif, la France a donc mis la barre assez haute, sans faire de compromis sur la qualité. « Il était hors de question de mettre en place un système à deux vitesses où les exigences auraient été moindres en bio sous prétexte que les conditions de production étaient plus difficiles, indique Michel Straëbler. Qu’il s‘agisse des critères de qualité, telle que la faculté germinative et la pureté spécifique, ou des procédures de contrôle, semences conventionnelles et bio sont logées à la même enseigne ».
Si la filière ne songe pas encore à l’export, la France s’est néanmoins hissée au premier rang européen en terme de surfaces, devant l’Allemagne et l’Italie.