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Loup : la population 2023 revue à la baisse, le nombre de prélèvements 2024 maintenu à 209
La France compte officiellement 1003 loups et non 1104 comme estimé à l’automne dernier. La FNO relève que les constats d’attaques et le nombre de victimes ont bondi respectivement de 22% et 43% depuis le début de l’année.
A l’occasion de la réunion du Groupe national loup (GNL) le 24 mai, la préfète coordonnatrice du Plan national d’actions (PNA) « loup et activités d’élevage » a communiqué le chiffre estimatif et néanmoins définitif du nombre de loups pour l’année 2023 : il s’établit à 1003 et non à 1104 comme l’Office français de la biodiversité (OFB) l’avait préalablement estimé en septembre dernier. Cependant, les autorités ont décidé de ne pas modifier le plafond de prélèvement pour l’année en cours : il s’établit à 209 individus alors que l’application du taux de 19% aurait abaissé le chiffre à 190 individus.
Une sagesse bien accueillie par la FNO, un peu moins par les associations environnementales, qui avaient révélé la nouvelle estimation la veille de la tenue du GNL et exigé de « baisser immédiatement le plafond de destructions autorisables pour 2024 ». « Au cours des 15 ans passés, les effectifs estimés ont baissé par trois fois, avant de remonter de plus belle les années suivantes, déclare Claude Font, référent prédation à la FNO. La Dreal nous a garanti que la décision était réglementairement solide ». L'éleveur espère au passage que la nouvelle méthode d’estimation de la population, intronisée par le PNA 2024-2029, et reposant l’analyse génétique des éléments prélevés en lieu et place d’indices visuels ou sonores mettra fin au sempiternel débat sur l’appréciation de la population. Un chiffre unique sera publié en fin d’année.
+22% de constats, +43% de victimes depuis le 1er janvier
Alors 47 loups ont d’ores-et-déjà été prélevés depuis le 1er janvier, deux autres chiffres ont sans doute pesé dans la balance. « A date [24 mai], on enregistre une hausse de 22% des constats d’attaques et de 43% des victimes, poursuit Claude Font. « Il y a de plus en plus de prédations sur les fronts de colonisation, avec aujourd’hui 70 départements concernés ». Pour contrôler la situation, la FNO mise sur le nouveau PNA 2024-2029 et notamment sur l’instauration d’analyses de vulnérabilité et le déploiement des premiers moyens de protection dans les territoires nouvellement colonisés, avec comme départements pilotes la Haute-Loire, la Haute-Marne, et la Saône-et-Loire.
L’année en cours va faire aussi office de test à l’égard des nouveaux protocoles entourant les tirs de défense, à savoir la possibilité pour les éleveurs de se doter de matériel de vision nocturne lors d’un tir de défense, la fin de l’obligation d’éclairage des loups pour les louvetiers dûment formés et assermentés, la délivrance des autorisations de tirs dérogatoires dans les 48 heures suivants une attaque dès lors qu’une autorisation a déjà été délivrée (72 heures maximum à défaut) ou encore le passage d’un à deux tireurs, voire trois si le préfet le juge nécessaire, pour les tirs de défense simple.
La FNO attend par ailleurs de nouvelles avancées sur la prise en compte des pertes indirectes de la prédation (telles que la génétique) et sur la sécurisation juridique des éleveurs à l’égard des chiens de protection, jugeant insuffisante l’avancée inscrite dans le Projet de loi d’orientation agricole, et qui se concentre sur la législation sur les ICPE. Elle attend enfin des autorités davantage de célérité dans le paiement des dispositifs de protection. « Malgré la dynamique de la filière, la production ovine reste la dernière en terme de revenus », rappelle Claude Font.