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Lundi 01/12/2025
Loup : la population stable, le cadre des tirs en consultation, FNSEA et JA sur les dents
L’estimation de l’OFB fait état de 1082 individus contre 1013 l’an passé. Le projet d’arrêté supprime la demande d’autorisation de tir individuelle mais exclut les troupeaux bovins et équins. Le plafond annuel de destruction reste fixé à 19% moyennant des adaptations territoriales à la main du préfet coordonnateur. La FNSEA et les JA dénoncent un « renoncement total ».
La France compte officiellement 1082 sur son territoire contre 1013 un an plus tôt, selon l’estimation publiée le 25 novembre par la préfecture de région Auvergne Rhône-Alpes, sur les fondements du réseau loup-lynx, placé sous le pilotage et la coordination de l’Office français de la biodiversité (OFB). « Cette estimation, bien que légèrement supérieure à celle de 2024 confirme la tendance à la stabilisation des effectifs constatée ces dernières années, indique le communiqué de la préfecture. Elle souligne, cette année encore, la pertinence des évolutions méthodologiques apportées en 2024 afin d’obtenir une précision nettement améliorée ».
Déclaration contre autorisation pour les ovins et caprins
Le gouvernement a par ailleurs mis en consultation, jusqu’au 19 décembre prochain, le projet d’arrêté définissant le statut de protection du loup (Canis lupus) et fixant les conditions et limites de sa destruction, conséquence du déclassement de l’espèce intervenue en juin dernier, et passée de « strictement protégée » à « protégée » au sein de la Directive habitats faune flore (DHFF).
Le projet d’arrêté dispose ainsi que des destructions de loups pourront se faire en l’absence d’autorisation individuelle dans les cercles 0, 1 et 2, sur simple déclaration préalable auprès de la préfecture. En cercle 3, la demande d’autorisation prévaudra toujours et sera conditionnée à la mise en œuvre de tirs d’effarouchement. Il faudra également apporter « des éléments permettant d’apprécier la pression de prédation ».
Les tirs létaux seront désormais possibles en l’absence de mesures de protection (chien, clôture électrifiée ou gardiennage) pour l’ensemble des zones (cercles 0 à 3). Cependant, la mise en œuvre des mesures de protection reste « encouragée. » En particulier, le déploiement de ces mesures de protection bénéficiera, au-delà des effets directs de réduction de la prédation, aux éleveurs de troupeaux d’ovins ou caprins qui auront la possibilité d’une intervention des lieutenants de louveterie ou de la brigade mobile d’intervention en défense du troupeau ainsi que la possibilité d’un tir de prélèvement si des dommages exceptionnels continuent d’être constatés malgré la mise en œuvre de tirs de défense. La durée de validité de la déclaration sera portée à 3 ans (hors cercle 3) contre un an pour les autres éleveurs tandis que l’indemnisation des pertes sera assurée au-delà de la deuxième attaque hors cercle 3 et moyennant un décret particulier.
Bovins et équins à la même enseigne
Selon le projet d’arrêté, les troupeaux bovins et équins continueront, quelle que soit la zone (cercle) où ils pâturent, de relever d’un régime d’autorisation individuelle conformément loi d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations en agriculture promulguée en mars dernier. Cette autorisation restera valable un an et sera conditionnée à la mise en œuvre de mesures de réduction de la vulnérabilité, telles que listées aujourd’hui dans l’arrêté du 21 février 2024. « Il est toutefois prévu, à terme, une harmonisation des règles entre les différents troupeaux (ovins/caprins et bovins/équins). Cette évolution nécessitant la modification du cadre législatif ne peut faire l’objet d’une disposition dans le projet d’arrêté ».
Plafond de tir maintenu à 19%, début de territorialisation
Conformément à l’arrêté du 23 octobre 2020 fixant le nombre maximum de spécimens de loups dont la destruction pourra être autorisée chaque année, le plafond de prélèvement reste maintenu à 19%. Cependant, le projet d’arrêté mis en consultation ouvre la possibilité de réserver les tirs aux territoires où la prévention ou la diminution de dommages importants aux troupeaux domestiques est jugée prioritaire. Ainsi, le préfet coordonnateur aura la possibilité, si le niveau de consommation s’avérait trop précoce et avant l’atteinte du plafond, de suspendre temporairement ou jusqu’à la fin de l’année les déclarations et autorisations de tir sur les territoires qu’il détermine. Dans ces conditions, les tirs pourraient, sur accord du préfet coordonnateur, continuer d’être mis en œuvre seulement par les lieutenants de louveterie ou la brigade mobile d’intervention afin de conserver une meilleure maîtrise de consommation du plafond.
FNSEA et JA vent debout
Maintien du quota annuel de prélèvements, restrictions de l’envoi des louvetiers, suspension des tirs, maintien d’un régime d’autorisation pour les bovins… : la FNSEA et les JA dénoncent des « règles d’antan » n’offrant « aucune avancée en matière de régulation » et de « protection effective des troupeaux ». « Les dispositifs proposés, trop timides et excessivement technocratiques, démontrent un refus persistant d’affronter la réalité du terrain : les attaques se multiplient, les pertes s’aggravent, et les éleveurs continuent d’en porter seuls les conséquences », dénoncent les syndicats, qui en appellent aux parlementaires pour légiférer en faveur d'une régulation « véritablement opérationnelle du loup ».
La réunion, le 12 décembre, du Groupe National Loup, promet d’être animée.