Moisson 2024 : l’interprofession à la fois rassurante et inquiète

Intercéréales estime que la piètre récolte de blé tendre n’aura pas d’impact pour les consommateurs et que les clients « historiques et partenaires » de la France seront approvisionnés en priorité. Mais la filière attend des pouvoirs publics du soutien pour assurer sa pérennité et sa compétitivité.

Alors que la France s’apprête à engranger sa plus faible récolte de blé tendre depuis 1983, sous l’effet conjugué de la baisse de la sole (-10,8%) mais surtout de la baisse du rendement moyen (-15,5% à 62,4q/ha), l’interprofession se veut rassurante, tant vis-à-vis des consommateurs français que des clients à l’export qui, bon an mal an, absorbe 50% de la production hexagonale de blé tendre. « Nous avons la chance d’avoir une filière céréalière française très professionnelle qui saura continuer à servir ses clients en blé aussi bien en France qu’à l’international, souligne dans un communiqué Jean-François Loiseau, président d’Intercéréales. Les volumes seront moins importants mais ils seront en priorité fléchés vers les clients historiques et partenaires de la France ».

"Un accompagnement par les pouvoirs publics, à la hauteur des enjeux, est attendu"

Suite à la publication de ses prévisions de récolte, le ministère de l’Agriculture a annoncé une salve de « mesures concrètes » destinées à soutenir les producteurs en difficulté, comprenant, outre les classiques dégrèvements de TFNB et eports et/ou prise en charge de cotisation MSA, des prêts de restructuration de moyen terme assortie d’une garantie publique, sans oublier le versement « dès cet automne », de l’Indemnité de solidarité nationale (ISN), en vertu de la réforme de l’assurance récolte intronisée en 2023.

Autant de mesures qui excluent les OS qui devront pourtant « consacrer plus de temps et d’énergie pour le triage, le séchage et l’allotage des grains afin de les orienter vers un usage plus approprié », indique Intercéréales. « Le maintien de la compétitivité de la filière ne pourra reposer uniquement sur les efforts de ses maillons. Notre filière souhaite un accompagnement ambitieux à la hauteur des enjeux de la part des pouvoirs publics pour garantir la pérennité et la compétitivité de la filière et une alimentation de qualité pour nos clients et consommateurs », conclut Jean-François Loiseau.