Nicolas Hardouin : directeur de la Direction Départementale des Territoires de l'Allier

« La culture de la solution est dans notre ADN »

La DDT de l'Allier compte aujourd'hui 120 personnes réparties sur le site d'Yzeure et sur les antennes de Montluçon et de Cusset.
Afin de mieux vous connaître, pouvons-nous revenir sur votre parcours ?
Nicolas Hardouin : J'ai commencé ma carrière au sein de la DDT de la Lozère comme chef du personnel et des concours en 1998. J'ai rejoint, en 2001, la direction interrégionale de Voies Navigables de France au titre d'adjoint au chef d'arrondissement développement de la voie d'eau et chef du bureau Affaires Juridiques. En 2004, j'occupe la fonction de conseiller de gestion management auprès de la direction régionale et départementale de l'équipement Alsace-Bas-Rhin avant de rejoindre, en 2006, la DDT de la Marne en tant que chef de service. En 2010, j'occupe les mêmes fonctions dans le département du Puy-de-Dôme et poursuis mon parcours au sein de cette administration mais dans l'Eure-et-Loir comme directeur-adjoint en 2016. La direction de la DDT de la Nièvre m'est alors proposée en 2018 avant de rejoindre celle de l'Allier en février 2022.

Quelles sont les missions qui vous ont été confiées ?
N. H : Je m'inscris dans un écosystème qui existe déjà, qu'il s'agisse de la structure elle-même ou en externe. Notre travail étant d'accompagner la profession agricole sur l'ensemble de ses projets. Nous assurons les versements des aides et en particulier celles en lien avec la Pac. Nous devons également nous assurer que la réglementation environnementale est appliquée au bénéfice de tous. Tout cela dans un cadre réglementaire qui a été décidé par la représentation nationale. On ne peut pas me demander de ne pas appliquer la réglementation bien sûr mais j'essaie de faire en sorte que nous utilisions toutes les possibilités que celle-ci offre et d'essayer de trouver des solutions. La culture de la solution est dans notre ADN. Nous ne pouvons rester sur un refus brut en sachant que tout projet est adaptable pour entrer dans le cadre réglementaire. Il faut simplement que le porteur de projet ait des ambitions qui soient bien définies. Cela suppose que nous soyons consultés le plus en amont possible.

Parmi les grandes problématiques agricoles, quelles sont celles auxquelles vous êtes plus particulièrement attentif ?
N. H : La problématique de la ressource et de la gestion de l'eau en est une. Je note l'existence, dans ce département, d'un Organisme Unique de Gestion Collective (OUGC) géré par la Chambre d'agriculture de l'Allier autour de l'irrigation avec des volumes définis sur plusieurs années. À ce thème, s'ajoute la question des retenues collinaires qui doivent être aménagées dans un cadre réglementaire. Nous jouons aussi le rôle de médiateur entre les professionnels de l'agriculture et les chasseurs pour que chacun de leurs droits respectifs soient préservés.

Comment concevez-vous les relations avec ces professionnels du monde agricole ?
N. H : Dans l'ensemble des départements où j'ai exercé, j'ai toujours entretenu de bonnes relations avec les représentants de la profession agricole. Nous devons encourager le dialogue dans une totale transparence et en toute franchise plutôt que dans une confrontation stérile.

Quels sont les objectifs que vous vous fixez pour les prochains mois, les prochaines années ?
N. H : Ce qui va clairement nous occuper dans les prochains mois ce sera la mise en oeuvre de la Pac 2023. Il y aura également la mise en place du système de suivi des surfaces également en 2023. Nous sommes en phase de test en partenariat avec trois agriculteurs ainsi qu'avec le lycée agricole du Bourbonnais. Il vise à permettre aux agriculteurs de vérifier leurs surfaces et, ainsi, modifier rapidement leurs déclarations en ligne. Un système basé sur la photo-interprétation issue des satellites Sentinelle 1 et 2 avec une résolution de dix mètres. Si des anomalies sont constatées, des alertes sont envoyées directement auprès des agriculteurs et à l'administration. Enfin, en fonction de l'évolution de la conjoncture internationale, le gouvernement peut décider d'attribuer des aides spécifiques en direction de filières, que nous aurons à instruire. Nous sommes là pour les mettre en oeuvre bien sûr mais aussi pour faire remonter nos observations depuis le terrain auprès du Gouvernement.