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Jeudi 06/11/2025

Nouveaux actionnaires, nouvelle gouvernance : les robots Naïo en mode reset

Doté d’un plan de financement de 6,4 millions d’euros, le pionnier de la robotique mise sur la montée en puissance de la production, le renforcement du réseau de distribution européen et la consolidation des activités R&D pour retrouver l’équilibre opérationnel d’ici 2028.

En juin dernier, l’entreprise toulousaine Naïo Technologies était placée en redressement judiciaire et en quête d’un repreneur. Une annonce détonante compte tenu de l’antériorité de l’entreprise (création en 2011), d’un catalogue comptant pas moins de quatre robots parfaitement aboutis (Bob, Orio, Oz, Ted), de son avance technologique si l’on songe à la technologie « autonomie augmentée » qui permet à l'ensemble des robots de la gamme de travailler sans supervision humaine dans la parcelle, le tout auréolé de multiples récompenses en France (Sival, Vinitech…) et à l’étranger (Agritechnica). Naïo Technologies est elle-même à l’origine de la création, en 2016, du FIRA, le salon international de référence de la robotique agricole.

Selon Naïo, citant une étude de Syngenta Canada, ses permettent de réduire de 50 à 70% l’usage des herbicides et d’économiser jusqu’à 800 heures de travail par an pour les exploitants. En dépit de ces atouts, les ventes n’ont pas véritablement décollé. Naïo a commercialisé environ 350 exemplaires en l’espace d’une dizaine d’années, dont une majorité robots maraichers Oz, pas de nature à supporter les investissements consentis dans la R&D et une équipe d’un peu plus de 50 personnes. Détonantes aussi les difficultés financières compte tenu des perspectives de marché de la robotique agricole : 3 milliards d’euros à horizon 2030 en France selon FranceAgriMer), 98 milliards d’euros en 2033 (source : Spherical Insights).

L’enjambeur viticole Ted en démonstration au FIRA 2025
L’enjambeur viticole Ted en démonstration au FIRA 2025

De Naïo Technologies à Naïo

C’est, entre autres élément, ce qui a convaincu de nouveaux investisseurs de poursuivre l’aventure, sous l’entité Naïo, et sous la houlette d’Antoine Monville, entrepreneur et industriel toulousain expérimenté dans la conduite de projets technologiques et industriels au poste de CEO, de Matthias Carriere, directeur commercial historique de Naïo depuis plus de dix ans et désormais directeur des opérations, en charge des équipes commerciales, du support clients et du réseau distributeurs. Ils sont accompagnés par Jean-Marc Nozeran, ancien Président de Continental Automotive France, qui préside le Conseil de surveillance. Ce nouveau chapitre s’écrit avec le soutien d’actionnaires et d’institutions publiques engagés : Mirova, Bpifrance et la Région Occitanie (via son fonds ARIS). Ils accompagnent cette relance à travers un plan de financement global de 6,4 millions d’euros.

Naïo entend désormais accélérer son développement industriel et structurer ses partenariats à l’échelle internationale. Les priorités du nouveau plan d’action portent sur la montée en puissance de la production, le renforcement du réseau de distribution européen et la consolidation des activités R&D, avec un objectif de retour à l’équilibre opérationnel d’ici 2028.

La société vise 100 robots produits par an à cet horizon et un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros en 2030. Le projet prévoit le maintien de 21 postes et la création de 10 emplois supplémentaires d’ici 2030.