Allégations, gouvernance : le Planet-score toujours plus robuste

L’affichage environnemental s’enrichit d’indicateurs relatifs à la rémunération des producteurs, à l’origine des produits et au caractère ultra-transformé. Il est désormais porté par un fonds de dotation et une entreprise à mission. Et il est plus que jamais candidat pour être le futur étiquetage environnemental officiel et obligatoire.

D’ici à la fin de l’année, et conformément à la loi Climat et résilience promulguée en août 2021, les produits alimentaires devront se parer d’une étiquette caractérisant leur profil environnemental. De nombreuses entreprises agroalimentaires ainsi que des distributeurs, en France et en Europe, n’ont pas attendu cette échéance, en affichant « on-pack » sinon « on-line » (catalogue en ligne) le Planet-score, un des prétendants au futur étiquetage officiel.

Incubé par l’ITAB (Institut de l’agriculture et de l’alimentation biologiques) et nourri par de nombreux scientifiques et experts, le Planet-score affiche un score environnemental global sur une échelle à cinq couleurs (vert à rouge) et cinq grades (A, B, C, D, E). Il repose sur la base de données Agribalyse de l’Agence de la transition écologique (Ademe), servant de support à l’analyse du cycle de vie (ACV), le nec plus ultra pour jauger l’impact environnemental d’un produit (alimentaire ou autre), de la fourche à la fourchette.

Le Planet-score discrimine beaucoup plus finement les impacts environnementaux que l’analyse du cycle de vie
Le Planet-score discrimine beaucoup plus finement les impacts environnementaux que l’analyse du cycle de vie

Sauf que les promoteurs du Planet-score ont identifié des biais, aboutissant par exemple à la meilleure notation d’un poulet standard nourri avec du soja importé qu’un poulet bio nourri avec des céréales produites localement et du soja certifié sans déforestation, sans pesticides et engrais chimiques.

Un scanner des labels et promesses des industriels

Pour corriger ces biais, le Planet-score intègre trois sous-indicateurs, notés également de A à E, relatifs aux pesticides, à la biodiversité et au climat. Un indicateur de bien-être animal est aussi affiché pour les produits contenants au moins 5% de produits animaux. L’étiquetage offre en outre l’avantage de pouvoir comparer les produits d’une même catégorie entre eux (un poulet standard et un poulet bio par exemple).

Et comme si cela n’y suffisait pas, trois nouvelles allégations sont désormais portées à la connaissance des consommateurs, à savoir le partage, avec le producteur, de la valeur ajoutée (enjeu d’équité), l’origine géographique du produit (enjeu de relocalisation et de décarbonation) et enfin leur caractère ultra-transformé, une information distincte de la valeur nutritionnelle, qui n’a aujourd’hui aucune réalité (enjeu de santé publique). « Le Planet-score intégral est là pour ça : créer de la transparence de manière standardisée applicable à tous les produits alimentaires. Ce n’est donc pas un nouveau label, mais un scanner des labels et promesses des industriels », plaident ses défenseurs, comme pour prévenir les attaques en indigestion de labels et d’allégations.

Le Planet-score permet de comparer les produits d’une même catégorie entre eux
Le Planet-score permet de comparer les produits d’une même catégorie entre eux

L’association de consommateurs UFC-Que choisir vient d’intégrer le Planet-score dans son application gratuite « QuelProduit » qui passe au crible 135.000 produits alimentaires.

Nouvelle gouvernance

Parallèlement, les promoteurs du Planet-score viennent de procéder à des changements de gouvernance en créant deux entités distinctes : une structure d’intérêt général (un fonds de dotation), détentrice de la marque Planet-score, et une entreprise à mission (sous forme de SAS), chargée du déploiement opérationnel en France et à l’international. L’ITAB comme les contributeurs bénévoles ont transféré gracieusement aux deux structures leurs éléments de propriété́ intellectuelle. Maitres-mots : indépendance, intérêt général et transparence. Devise : saisir, choisir, agir, à l'adresse des consommateurs... et des pouvoirs publics.