Seul un quart des terres arables hexagonales est en bonne santé

Si 68% des prairies sont en bonne santé, 41% des sols viticoles sont dans un état dégradé, tout comme 25% des terres arables, selon le baromètre Genesis de la santé des sols.

Qualité biologique (biomasse microbienne, rapport champignons / bactéries), quantité de carbone organique, sensibilité à l’érosion, capacité de rétention en eau, présence d’éléments métalliques (cuivre, cadmium, plomb…) : tels sont les indicateurs rendant compte de la santé des sols et mobilisés par Genesis pour établir le premier baromètre dédié. Résultats ? 48% sont en bon ou très bon état, 35 % sont en état moyen, signe d’une dégradation modérée et 17 %présentent des niveaux de dégradation élevés dont 2% sont en état critique.

« Un peu plus de la moitié des sols français est dégradée à des niveaux divers. Les capacités de ces à assurer les fonctions écologiques sont altérées et il est urgent d’agir pour les préserver voire les restaurer, surtout dans le contexte actuel de changement climatique », diagnostique Genesis, une entreprise française créée en 2019, lauréate du Programme INov France 2030 et labellisée Greentech Innovation par le ministère de l’Ecologie. Genesis spécialisée dans la restauration et la préservation des terres à grande échelle.

Etat de santé des sols en France selon leur usage (Source : Genesis)
Etat de santé des sols en France selon leur usage (Source : Genesis)

Ce bilan général moyen dissimule cependant des disparités selon l’occupation des sols. Et la proportion de sols forestiers en bonne santé (66%), ainsi que les prairies (68%) induit en contrepoint une qualité des sols arables bien en-deça de la moyenne générale. Ainsi, selon le baromètre, seulement 27% des terres arables présentent un état de bonne santé, 26% un état dégradé et 3% un état critique. La moitié (45%) affiche un état moyen. Le cas des sols viticoles est encore plus problématique puisque 41% sont dans un état dégradé et 16% dans un état critique, contre 33% dans un état moyen et 10% en bonne santé.

La carte de santé des sols a été réalisée à partir des données disponibles du Réseau de mesures de la qualité des sols français et de données du réseau de suivi des sols européens Lucas. Genesis a appliqué ses modèles de normalisation à l’ensemble des résultats bruts collectés afin d’établir un diagnostic normalisé permettant d’apprécier et de comparer l’état de santé des sols à l’échelle nationale.

L’influence des pratiques agricoles

Au sein d’un même usage des sols agricoles (vignes, grandes cultures, etc.), le baromètre révèle de fortes disparités d’état de santé des sols. Ces disparités sont généralement reliées à des pratiques agricoles différentes. En grandes cultures, le labour profond, l’absence de couvert végétal ou encore une rotation « pauvre » ont un effet dépressif sur la santé des sols, à l’inverse d’un labour superficiel, d’une couverture végétale maximisée et d’une rotation « fréquente ». En vigne, le désherbage sans travail du sol et une couverture végétale toute l’année sont bénéfiques, à l’inverse du labour et d’une couverture végétale partielle.