Sur un an, la hausse relative des prix des intrants et des produits agricoles

Selon Agreste, les prix des intrants ont progressé de 11,5% sur un an en février contre +11,4% pour les produits agricoles et agroalimentaires. Mais les seconds restent orientés à la hausse quand les premiers refluent très légèrement. A la consommation, la hausse record atteint 15,8%.

Un an après le déclenchement de la guerre en Ukraine, les prix d’achats des intrants (aliments, engrais, énergie, phytos, semences) et les prix des produits agricoles et agroalimentaires suivent des trajectoires similaires. Selon Agreste, le service statistique du ministère de l’Agriculture, les premiers enregistrent une hausse 11,5% sur un an en février et les seconds de 11,4%.

Décélération de la hausse du prix des intrants

Après +15,4% en janvier et +18,2% en décembre, le prix des intrants s’affiche en hausse de 11,5% au mois de février selon l’Indice des prix d’achat des moyens de production agricole (Ipampa). Les aliments remportent la palme des hausses avec +20,2%, devant les produits phytosanitaires (+12,3%), les semences (+9,8%), l’énergie et les lubrifiants (+8,8%). Une fois n’est pas coutume, les engrais ferment la marche avec une hausse de 7,4%. Après avoir atteint un niveau record en octobre 2022, le prix des engrais et des amendements a nettement a baissé depuis cette date (-16%). Selon Agreste, les tensions sur les marchés des engrais s’atténuent en effet progressivement, grâce à la forte baisse du prix du gaz et à une reprise conséquente de la production au niveau mondial et européen.

Des évolutions très contrastées des prix des produits agricoles

En février, les prix à la production des produits agricoles ont progressé de 1,2% sur un mois, de 11,4% sur un an et de 28,2% sur cinq ans. Sur un an, les plus fortes hausses sont à mettre au crédit des œufs (+77,3%), des porcins (+58,7%), des légumes frais (+53,3%), de la volaille (+23,2%), du lait de vache (+23,3%), des gros bovins (+27%), des légumes (+18,1%) ou encore du maïs (+16,3%). Le bilan est moins favorable pour l’ensemble des grandes cultures (+2,2%). Si le blé tendre (+6,8%) tire son épingle du jeu, les oléagineux encaissent le coup avec une baisse de 7,1% pour le tournesol et de 25,6% pour le colza. Les prix à la production des pommes de terre progressent de 4,1% sur un an. Les prix des vins sont quant à eux en baisse sur un an (-7,3%), affectant aussi bien les vins à AOP comme ceux à IGP et sans IG, dans un contexte de consommation intérieure et extérieure morose et de rebond de l’offre française.

Les prix à la consommation s’envolent

Depuis le début de la guerre en Ukraine, Agreste relève que la hausse des prix à la consommation des produits alimentaires et des boissons non alcoolisées n’a jamais été aussi forte, avec +15,8% sur un an en février. Au palmarès des hausses figurent les huiles et graisses (+29,9%), les laits, fromages et œufs (+20,4%), les légumes (+19,9%), les viandes (+15,4%), les pains et céréales (+14,4%), etc. Aucun produit alimentaire n’a vu son prix baisser.  Agreste ne dit pas qui des industriels et/ou des distributeurs empochent le différentiel entre les prix à la production et les prix à la consommation.

Le 22 mars dernier, le Parlement a adopté la proposition de loi Descrozaille visant à renforcer l’équilibre des relations commerciales entre fournisseurs et distributeurs. Parmi les mesures : la prorogation du seuil de revente à perte (10% jusqu’en 2025), la non négociabilité des matières premières agricoles désormais applicable aux marques de distributeur (après les marques nationales) ou encore le plafonnement des pénalités logistiques. Enfin, en cas en cas d'échec des négociations commerciales annuelles, le fournisseur peut prendre l'initiative d'interrompre les livraisons.