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[Travaux] Gestion des cultures et pâturages : adaptation et optimisation au Gaec la clés des Champs
Au Gaec la clé des champs, on mise sur l’orge de printemps. La météo semble enfin propice aux agriculteurs et aux chantiers de saison.
Mise à l’herbe, début des semis de printemps, ensilage,
Fraîchement installés sur la commune de Saint-Gervais depuis janvier 2024, après un parrainage de six mois, Wandy Souchet et Sébastien Delapré, ont pris la décision cette année de diversifier leurs cultures en intégrant pour la première fois de l’orge de printemps sur l’exploitation. Un choix stratégique, motivé par les conditions climatiques de 2023-2024 et la nécessité d’assurer la pérennité de leur système mixte associant un atelier bovin allaitant de 80 mères en système naisseur et deux ateliers de volailles label sur 110 hectares. Pour les associés : « la diversification des cultures est un levier de résilience face aux aléas climatiques et économiques. »
L’objectif à terme pour les deux associés est de répartir leurs cultures à parts égales entre céréales d’été et céréales d’hiver. Toutefois, l’automne dernier, ils n’ont pu semer que seize hectares de céréales d’hiver, bien loin des surfaces espérées. Face à ces difficultés, ils ont décidé d’introduire cette année neuf hectares d’orge de printemps et comptent implanter une quinzaine d’hectares de tournesol, en fonction des conditions météorologiques à venir. « On a fait le choix de l’orge pour en garder pour les animaux bien évidemment, mais aussi pour pouvoir en semer de nouveau au printemps prochain et pour avoir de la paille. », expliquent les deux associés
La première parcelle d’orge a été semée il y a quinze jours, sur une terre qui avait été ensilée dans de bonnes conditions, qui, en plus, est facilement irrigable. Pour maximiser leurs chances de réussite, ils ont augmenté la densité de semis à 400 grains/m². Si habituellement, le maïs y subit une forte pression des corvidés, ils n’ont pas rencontré de problème sur l’orge.
Une seconde parcelle, plus hydromorphe, a été semée la semaine dernière après avoir été suffisamment ressuyée. « On a anticipé les vents d’Est annoncés, et on a roulé juste après le semis pour assurer une bonne levée. Désormais les neuf hectares sont semés, on espère des pluies en fin de semaine pour compléter nos efforts et favoriser une germination optimale ».
Les semis de maïs sont en préparation, mais les deux associés ne sont pas pressés. « En général, on commence à la mi-avril sur le secteur et on a donc encore de quelques semaines. » Ils doivent tout de même broyer 23 hectares de maïs tombés au sol et remettre en état certaines parcelles. Un travail essentiel avant d’entamer cette nouvelle campagne, qu’ils espèrent plus favorable que la précédente.
Mise à l’herbe précoce : un choix stratégique pour Arnaud Berthomé
Depuis quinze jours, Arnaud Berthomé a commencé à sortir une partie de ses bêtes en pâturage. Un besoin d’espace l’a poussé à anticiper cette mise à l’herbe, notamment en raison de ses vêlages d’été qui nécessitent une gestion optimale des bâtiments. Certaines parcelles, bien exposées au sud, bénéficient d’une pousse précoce, facilitant cette transition.
Chaque année, l’éleveur tente de respecter ce calendrier, même si l’an dernier, la sortie a été retardée. La portance des sols reste une préoccupation majeure, mais il privilégie des petits lots de dix animaux pour éviter de trop abîmer les parcelles, en particulier celles qui ont souffert l’an dernier.
Côté alimentation, aucune transition particulière n’a été mise en place, si ce n’est l’apport constant de minéraux, y compris en bâtiment. Actuellement, seules les femelles en sevrage restent à l’intérieur, tandis que les autres sont progressivement mises dehors. À partir du printemps, toutes les femelles rejoindront les prairies, sauf celles destinées à l’engraissement.
Avec 650 têtes, dont un important atelier d’engraissement de 240 bovins, la gestion des pâturages est un défi permanent. L’objectif est de faire tourner les animaux sur les parcelles en fonction de la pousse de l’herbe et des besoins du troupeau. Après une année 2024 marquée par des difficultés d’organisation, Arnaud espère une gestion plus fluide cette saison.
Au-delà de l’aspect technique, voir les animaux dehors est un vrai plaisir pour l’éleveur. « Ça fait du bien au moral », confie-t-il, appréciant cette période qui annonce les beaux jours et permet de réduire la consommation de paille, un enjeu économique majeur.
Semis de maïs : un début encourageant mais sous surveillance
Comme chaque année, Christophe Alaitru suit son assolement habituel avec une rotation maïs-blé sur la commune de Sainte-Radegonde-des-Noyers. Après la récolte du blé, Christophe Alaitru, agriculteur à Sainte-Radegonde-des-Noyers a passé un outil à dents pour travailler le sol en surface sur 20 cm, suivi d’un coup de vibro un mois plus tard, en septembre. « Sauf en marais, on ne touche plus du tout à la terre », précise-t-il. À la place, il effectue des passages réguliers pour surveiller l’évolution du sol et intervenir si nécessaire.
« Actuellement, la terre est bien ressuyée, légèrement humide à partir de 3 cm de profondeur, mais avec une bonne structure permettant de refermer correctement le semis. Je positionne la graine à 4 cm de profondeur et sème à 89 000 grains/hectare, avec un écartement de 60 cm entre les rangs. »
Cependant, les vents d’est qui soufflent ces jours-ci nécessitent une vigilance accrue : « Il faudra surveiller s’ils écartent et rouvrent le semis. Si c’est le cas, il faudra rouler pour refermer. » La pluie annoncée pour jeudi pourrait aussi impacter les semis, un paramètre à prendre en compte pour ajuster l’intervention.
Avec 113 hectares à travailler, dont seulement 29 hectares destinés au maïs ensilage, les travaux sont finis pour Christophe Alaitru.
Néanmoins, certaines parcelles du secteur où l’eau a stagné, même sur des terres drainées, posent problème. « La terre est vraiment compactée, ce n’est pas la même surface qu’ailleurs. Il faut attendre avant d’y intervenir. » Malgré tout, les conditions actuelles laissent espérer une bonne campagne de semis, à condition de bien ajuster les interventions en fonction de la météo.
Johanna Kerschenmeyer