Valov’Bio ou comment valoriser en AB tous les bovins nés et élevés en AB

Piloté par la FNAB, le projet Casdar est inspiré d’expériences d'engraissement de veaux par des vaches nourrices dans le cadre de partenariats entre éleveurs laitiers et allaitants, comme par exemple en Mayenne, sous l’égide du Civam Bio 53.

8 veaux de races laitières sur 10, nés en élevage biologique, mâles ou femelles non destinées au renouvellement du troupeau, finissent en centres d’engraissement conventionnels : tel est le constat dressé par la FNAB. Une réalité générant une double peine : l’annihilation d’un engagement dans un label mieux-disant et une perte potentielle de valeur dont la filière AB ne peut se permettre le luxe. Mais pas une fatalité.

Elever des veaux sous vaches nourrices

En Mayenne, sous l’égide du Civam Bio, des éleveurs engraisseurs expérimentent depuis 2019 une nouvelle technique d’élevage consistant à faire adopter plusieurs veaux laitiers par des vaches dites « nourrices ». Il peut s’agir de futures réformes, de vaches à « problèmes » ou encore de vaches fraiches multipares dotées d’un bon instinct maternel. Selon les Civam Bio 53, toutes les vaches ne sont pas promptes à accepter des veaux « étrangers » mais pour que l’adoption fonctionne, plusieurs règles d’ordre physiologique et comportemental doivent être respectées, notamment en terme de léchage et de tétée, afin que la mère et le veau se « reconnaissent ».

Les expérimentations ont essaimé au niveau des Pays de la Loire avec l’implication de nombreuses structures, dont les GABB Anjou, GAB 44, GAB 85 ou encore l’ITAB, permettant d’établir les premières références technico-économiques.

Un projet Casdar pour démultiplier la pratique

C’est sur ce ferment que la FNAB a co-construit le projet Casdar Valov’Bio, en partenariat avec 10 groupements de producteurs biologiques et aux côtés de quatre instituts techniques et de recherche, à savoir l’INRAE (site ASTER Mirecourt dans es Vosges), l’ITAB, l’Institut de l’Elevage et le FiBL France. Objectifs : capitaliser les connaissances et méthodes, accompagner la mise en place d'engraissement de veaux à la ferme, développer des débouchés en filières longue et courte et enfin soutenir la diffusion de livrables, attendus d'ici à 2028.