Vers des prédictions météo au mètre près

Outre le renforcement des prédictions, la micro-météorologie peut contribuer à élaborer des stratégies d’aménagement des paysages agricoles à des fins d’adaptation au changement climatique, selon une étude de l’INRAE.

Le territoire rural est comme une mosaïque composée de cultures, de forêts, de haies ou encore de routes. Cette hétérogénéité du paysage génère une variabilité spatiale des flux de chaleur et des mouvements d’air plus ou moins chargés d’humidité, et ce à différentes échelles allant du millimètre au kilomètre. Ces échanges influent localement sur le climat, créant des zones mieux adaptées aux conditions climatiques extrêmes et des zones plus critiques. C’est ce que viennent de mettre en lumière des chercheurs de l’INRAE en réalisant une simulation de la micro-météorologie à l’échelle des paysages agricoles et dont les résultats ont été publiés le 17 juillet dans Journal of Atmospheric Sciences.

Une simulation au mètre et à la milliseconde

Pour simuler la micro-météorologie à l’échelle des paysages agricoles, es chercheurs ont pris comme modèle une parcelle forestière de 5 x 5 km. À l’aide du supercalculateur Juliot-Curie du Commissariat à l’énergie atomique (CEA), ils ont produit durant plusieurs mois pas moins de 7,5 To de données qui équivalent à 26 jours de calcul en continu, pour une simulation représentant les échanges de masse et d’énergie durant 5 h. Cette quantité massive d’informations a permis l’obtention d’une résolution spatiale et temporelle extrêmement fine, de l’ordre du mètre et de la milliseconde.

Les suites de l’avancée scientifique

Selon l’INRAE, l’utilisation de modèles ne prenant pas en compte l’hétérogénéité des surfaces peut conduire à des erreurs de prédiction des conditions météorologiques à l’échelle territoriale. C’est là le premier bénéfice de l’expérience. Le second touche au changement climatique et aux stratégies d’adaptation des paysages agricoles qui pourraient découler des simulations de micro-météorologie. « Prédire finement la météorologie à l’échelle du territoire agricole représente un enjeu majeur dans un objectif d’adaptation au changement climatique » relève l’INRAE, qui indique que des travaux de thèse sont actuellement en cours pour étendre ces simulations à des paysages plus complexes, afin d'étudier la micro-météorologie dans des environnements associant cultures et forêts, caractérisés par des reliefs vallonnés, ainsi que dans des systèmes agroforestiers.