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Vers une adaptation du Plan loup
Le déclassement imminent du statut du loup au sein de l’Union européenne ouvre la voie à des ajustements du Plan national d’actions loup 2024-2029. Un aménagement bienvenu alors que la pression du grand prédateur sur les troupeaux ne se dément pas, notamment sur les bovins.
« Des travaux seront prochainement engagés avec les membres du Groupe national loup pour examiner les dispositions qui peuvent être envisagées sur l’adaptation de ce statut dans notre réglementation nationale ». La phrase figure en toute fin d’un communiqué de la préfète de la Région Auvergne-Rhône-Alpes daté du 16 mai et publié à l’issue d’une réunion des membres du Groupe national loup, un an après le lancement du Plan national d’actions loup 2024-2029.
Déclassement imminent
Il faut dire que depuis l’automne 2024, le loup est dans la lunette de la Commission européenne et de sa présidente Ursula Von der Leyen qui, après avoir demandé aux Etats membres un inventaire des populations et des impacts, a enclenché une procédure de déclassement du régime de protection de l’espèce lupine. Après le vote du Parlement européen le 8 mai dernier, Il ne manque que le vote du Conseil de l’UE pour voir le loup passer du statut de « strictement protégé » à « protégé », ouvrant la voie à des mesures de régulation. Les données actualisées et cumulées au sein des Etats membres faisaient état d’une population de plus 20.000 individus, en augmentation, et s'étendant sur des zones de plus en plus grandes, avec la présence de meutes reproductrices dans 23 États membres.
Pression croissante
En France, selon l’OFB, la population lupine était estimée à 1003 individus, un chiffre comparable aux 1013 individus comptabilisés en 2023, tandis que les constats d’attaques et le nombre de victimes affrichent des progressions respectives de 4,6% et 10,6% selon le communiqué de la Préfecture de la Région Auvergne-Rhône-Alpes datant de décembre, étonnement ramenés à 4,2% et 5,7% dans celui du 16 mai ! Le front de colonisation s’étend toujours un peu plus, avec désormais 78 départements éligibles au dispositif d’aide à la protection contre 69 l’an passé, les nouveaux territoires étant marqués par « une hausse sensible des attaques » (40%) et des victimes (70%) par rapport à l’an passé. La Préfecture salue le volontarisme de la profession agricole « qui poursuit ses efforts pour protéger ses troupeaux face à la prédation », comme en témoigne la hausse de 10% des demandes d’aide.
Lors de sa présentation, le ministre de l’Agriculture d’alors, Marc Fesneau, avait indiqué que le Plan pourrait être modifié au cas où le statut du loup évoluerait au niveau européen. « C’est la première fois que l’on affiche cette ambition d’un PNA plastique, adaptatif », avait-il déclaré.
Outre une révision du PNA, sont aussi à l’agenda la revalorisation de l’indemnisation des pertes indirectes et de l’adoption, d’ici l’été, d’évolutions réglementaires pour faciliter la défense des troupeaux bovins dont les dommages liés à la prédation représentent désormais plus de 10% des attaques.