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Le loup en 2024 : 1003 individus, +4,6% d’attaques, +10,6% d’animaux prédatés
En vertu du taux de prélèvement fixé à 19%, le nombre de loups pouvant être abattus en 2025 s’élève à 192, contre 209 cette année. La FNO dénonce « l’abandon » des éleveurs », alors que l’abaissement du statut du loup en Europe préfigure une révision du Plan national d’actions.
Selon la préfecture de la région Auvergne-Rhône-Alpes, le nombre de loups recensé sur le territoire national s’élève à 1003 individus en 2024, un chiffre comparable aux 1013 individus comptabilisés en 2023. En revanche, les constats les constats d’attaques et le nombre de victimes affrichent des progressions respectives de 4,6% et 10,6%. « Avec un seuil de prélèvement en baisse et une pression de prédation en hausse, les éleveurs seront abandonnés sans défense encore plus tôt dans l’année », a vitupéré la FNO dans un communiqué. « Dès que le quota de loups à prélever se rapproche du plafond, les louvetiers stoppent leur intervention laissant les éleveurs face aux harcelements des loups et aux carnages de leurs troupeaux, devant attendre patiemment l’année suivante et la remise à zéro du compteur de prélèvement pour être défendus ».
L’année 2024 inaugurait une nouvelle méthode d’estimation de la population, intronisée par le PNA 2024-2029, et reposant sur l’analyse génétique de prélèvements en lieu et place d’indices visuels ou sonores. « On n’a toujours pas confiance, déclare Mélanie Brunet, éleveuse de brebis dans l’Aveyron, présidente de l’association Cercle 12. On a abandonné les hurlements provoqués alors que la méthode était efficace. Quant aux analyses génétiques, elles ne portent que sur quelques indices à l’échelle d’une maille de 10 km sur 10 km, avec des prélèvements encore plus restreints en dehors des zones de présence permanente ».
Statut abaissé, Plan loup révisé ?
L’estimation de la population intervient une dizaine de jour après la décision de la Convention de Berne d’abaisser le statut du loup de « strictement protégé » à « protégé », ce que la Commission européenne doit entériner dans les mois à venir en modifiant en conséquence la Directive Habitats. Lors de la présentation du Plan national d’actions loup 2024-2029 à l’automne 2023, le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau avait déclaré que le Plan pourrait être modifié au cas où le statut du loup évoluerait au niveau européen. « C’est la première fois que l’on affiche cette ambition d’un PNA plastique, adaptatif », avait-il déclaré. La prochaine réunion du Groupe national loup est programmée le 16 décembre. La FNO et le Conseil de l’agriculture française ont d’ores-et-déjà décidé de le boycotter.