10.100 exploitations à l’épreuve d’un stress-test climatique

Préfigurant l’un des volets du futur diagnostic modulaire, inscrit dans la loi d’orientation agricole, plus de 10.000 exploitations vont bénéficier d’un stress-test climatique, destiné à identifier des leviers d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.

Elles sont exactement 10.100 et elles vont faire office de « cobaye », une expérimentation indolore et totalement dénuée de risques bien au contraire puisqu’il s’agit les mettre à l’épreuve du changement climatique et d’inventorier des pistes d’atténuation, par la réduction des émissions de gaz à effet de serre, et des pistes d’adaptation dans la conduite des cultures et des troupeaux.

L’an passé, dans le cadre de la Planification écologique, le ministère de l’Agriculture et l’Agence de la transition écologique (Ademe) avaient lancé un appel à projets, baptisé « Accompagnement des agriculteurs face au changement climatique », ouvert aux organismes de conseil dans une acception large (Chambres d’agriculture, coopérative agricole, association de développement agricole, mandataires du label bas carbone, instituts techniques agricoles, GIEE, Civam etc…). Le 7 mars, le ministère de l’Agriculture a dévoilé les 105 lauréats, correspondant à 10.100 exploitations. Dans le détail, 82 projets cumulent 7500 actions d’accompagnement individuel et 23 projets 2600 actions dans le cadre de démarches collective, mobilisant un budget global de 21,8 millions d’euros. Le parcours d’accompagnement comprend la réalisation d’un diagnostic, d’un plan d’actions et le suivi de ce plan d’actions à l’échelle d’un territoire ou d’une exploitation agricole donnée, sur des thématiques d’adaptation, de transition vers une économie « bas-carbone » ou encore de préservation de la santé des sols.

Dans les pas de la loi d’orientation agricole

Selon le ministère, ce stress-test climatique préfigure l’un des volets du futur diagnostic modulaire, inscrit à l’article 9 de la loi d’orientation agricole adoptée par le Parlement le 20 février dernier. Selon la loi, pas encore promulguée, les diagnostics modulaires « sont notamment mobilisés lors de la cession d’une exploitation agricole et lors de l’installation d’un nouvel exploitant agricole dans le cadre de l’accompagnement par le réseau France services agriculture. Ils permettent de renforcer la viabilité économique, environnementale et sociale et le caractère vivable des projets d’installation et de cession d’exploitations agricoles. Ils sont réalisés à la demande des agriculteurs et ne peuvent leur être imposés ni restreindre le bénéfice de certaines aides ».

Les différents volets des futurs diagnostics modulaires

Outre le volet climatique, les diagnostics intègrent des modules liés aux débouchés et à la volatilité des marchés, à la disponibilité et à la modernité des agroéquipements et des bâtiments agricoles, à la performance agronomique des sols de l’exploitation et à la stratégie de maîtrise des coûts de production, à l’organisation du travail sur et en dehors de l’exploitation, aux éventuels besoins de formation de l’exploitant agricole, à l’utilisation efficace, économe et durable des ressources et à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques.