Agroéquipement : marché en baisse en 2024, prix stabilisés, perspectives négatives en 2025

Les arbres (de transmission) ne grimpent pas au ciel. Après trois années consécutives de hausse, qui ont vu le marché enregistrer un record à 9,3 milliards d’euros en 2023, les ventes de matériels neufs ont baissé de 14% en 2024 pour s’établir à 8 milliards d’euros, selon Axema, le syndicat des industriels de l’agroéquipement et de l’agroenvironnement. « Ce ralentissement a fragilisé de nombreuses entreprises, avec quinze d’entre elles placées en procédure collective au cours de l’année, un chiffre rare pour une profession habituellement résiliente », commente le syndicat dans un communiqué.

Le chiffre d’affaires des industriels, intégrant les ventes à l’export, s’est élevé quant à lui à 16,0 milliards d’euros, en baisse de 14,9%. La première baisse depuis 7 ans.

Les distributeurs semblent avoir mieux encaissé la correction du marché, enregistrant selon Axema une baisse de 5% de leur activité l’an passé, tandis que leurs hauts niveaux de stocks ont amplifié la tendance. Parmi les catégories de matériels les plus pénalisées figurent les tracteurs (-18%), le matériel de travail du sol, semis et fertilisation (-18%), les moissonneuses-batteuses (-16%), le matériel de viticulture et vinification (-17%), les presses et la fenaison (-15%). Les ventes de matériel de transport sont créditées d’une baisse de 6%. Tirent leur épingle du jeu les matériels d’élevage, les ensileuses automotrices, les matériels de récolte de légumes racines et de lin ou encore les espaces verts. Les piteuses moissons et vendanges ont évidemment participé à amplifier le contrecoup de trois années mirifiques. Pour 2025, Axema anticipe une nouvelle baisse, de l’ordre de -7%, avant le retour de la croissance en 2026.

Des prix qui se stabilisent

Après trois années de flambée inflationniste, qui ont vu les prix des agroéquipements neufs augmenter de 26% à la production et de 18% à l’achat, 2024 marque un atterrissage, avec +1,3% pour les prix à la production (prix de vente nets aux distributeurs) et +0,1% pour les prix à l’achat (prix de vente nets des remises et des reprises aux agriculteurs). Axema rappelle que les matières premières (acier, inox, aluminium) et l’énergie représentent en moyenne 50% des coûts de production des agroéquipements. Au cours des 20 dernières années, les prix des agroéquipements ont augmenté en moyenne de +3% par an à la production et de +2,5% à l’achat, soit plus rapidement que les prix des biens agricoles payés aux producteurs (+1,7%). Pour 2025, Axema prévoit une hausse « très modérée ».

Le solde commercial cramponné à - 2 milliards d’euros

En 2024, les exportations françaises d’agroéquipements se sont repliées de 21% et les importations de 17%, portant le déficit commercial de la filière à 2 milliards d’euros. L’Allemagne constitue le premier fournisseur à hauteur de 40,4%, devant l’Italie (10,2%) et le Royaume-Uni (5,8%). Si l’Allemagne constitue la première destination des fabrications made in France (14,5%), le déficit commercial avec notre voisin culmine à 1,8 milliard d’euros. En 2^ème et 3^ème position des destinations se trouvent la Pologne (7,6%) et les Etats-Unis (6,6%).