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Assurance récolte : les éleveurs reviennent à la charge contre l’Indice de pousse des prairies
Les associations spécialisées, FNB, FNPL, FNO et FNEC, réclament l’instauration d’enquêtes de terrain en cas de contestation des relevés de l’indice satellitaire, jugé « aveugle » en cas de sécheresse ou d’inondation.
Deux ans après la mise en œuvre du nouveau dispositif d’assurance récolte, présenté comme garant d’une couverture universelle contre les risques climatiques et accessible à tous les agriculteurs, les éleveurs de ruminants ne sont toujours pas satisfaits du mécanisme régissant le volet prairies. « En 2023, l’outil n’a pas été en mesure de détecter l’ampleur des pertes subies par les producteurs, qui ont donc été laissé sans solution, alors qu’ils faisaient face à l’une des pires sécheresses de la décennie. En 2024, l’outil n’a pas en mesure de détecter les pertes liées aux excès d’eau et inondations », dénoncent-ils dans un communiqué signé par la FNB, la FNEC, FNO et FNPL.
L’outil en question, c’est l’Indice de production des prairies (IPP) Développé par Airbus, en partenariat avec la profession et les assureurs, il repose sur des observations satellitaires à l’échelle communale. Calculé tous les dix jours de février à octobre, il permet ainsi de s’affranchir des variations individuelles liées au mode d’exploitation. L’indice de pousse est comparé à l’indice moyen des cinq années antérieures et déclenche, le cas échéant, le processus d’indemnisation. Dès le départ, les associations spécialisées ont réclamé la mise en œuvre d’un dispositif complémentaire d’expertises terrain simple et accessible à chaque éleveur, assuré ou non, qui permette de corriger toute incohérence entre l’indice et la mesure constatée de la pousse de l’herbe.
Des réponses hors-sujet
Au printemps 2024, le ministère de l’Agriculture a apporté une réponse en en instituant un Observatoire national de la pousse de l’herbe, constitué de 350 fermes de référence, représentatives de 70 régions fourragères, et promis à s’étoffer pour combler les manques, notamment sur l’arc méditerranéen. Objectif : suivre dans le temps la bonne corrélation entre l’indice et les données de terrain, garantir la robustesse de l’indice et renforcer dans la durée la confiance de l’ensemble des acteurs. Une façon de botter hors pré pour les éleveurs, qui exigent la mise en œuvre d’expertises de terrain, au même titre que les autres productions, en cas de contestation de l’évaluation satellitaire.
Si les éleveurs ont pu espérer, un temps, voir leur revendication inscrite dans le marbre de la proposition de loi « anti-entraves », adoptée par le Sénat le 27 janvier dernier, il ont dû se contenter d’un « plan de renforcement pluriannuel » de l’assurance prairie, qui ne les a en rien convaincus. Ils en appellent à la ministre de l’Agriculture, lui demandant de « tenir l’engagement pris devant les éleveurs » l'hiver dernier, en attendant une éventuelle fiabilisation de l’IPP.