Bilan météo : 2020, année la plus chaude jamais enregistrée en France

Avec une température moyenne de 14°C, 2020 est l’année la plus chaude jamais enregistrée en France, devançant les années 2018 et 2014. Pierre Huat, météorologiste pour DTN, dresse le bilan de cette année hors du commun.

De cette année 2020, on se souviendra sans aucun doute qu’en France, seul le mois d’octobre a connu des températures légèrement sous les normes… Effectivement, tous les autres mois de l’année ont quant à eux connus des températures moyennes supérieures aux normales climatiques. D’ailleurs, « 2020 est l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec 14°C de moyenne, soit un excédent par rapport à la normale de +1,5°C », indique Pierre Huat, météorologiste pour DTN.

L’année 2020 s’est aussi démarquée du point de vue de l’ensoleillement, puisqu’il s’agit dans de nombreuses régions de l’année la plus ensoleillée depuis le début des enregistrements, fait savoir le météorologiste.

« Si nous devions retenir quelques éléments marquants concernant la météo de cette année 2020, nous reviendrions sûrement sur les différents coups de chaleur qu’a connu le pays, mais aussi et surtout sur les dramatiques inondations qui se sont déroulées dans les Alpes-Maritimes en octobre », rappelle Pierre Huat. Le 2 octobre en PACA, il est tombé jusqu’à 500 mm en moins de 24h, provoquant des inondations catastrophiques sur la Vésubie, la Roya ou encore la Tinée. « Cet épisode restera sans doute et malheureusement l’évènement météo le plus marquant de l’année, ses conséquences étant sans conteste les plus importantes en termes de catastrophes naturelles en France ces dernières années », estime le météorologiste.

Un hiver déjà très doux

L’année avait commencé sur les chapeaux de roues, puisque l’hiver 2019-2020 a été l’un des plus doux jamais enregistré en France (+2,7°C), devant l’hiver 2015-2016 (+2,6°C). C’est le mois de février qui a « explosé » tous les records, avec 3,6°C de plus que la normale. « Dès le début du mois de février, la douceur est exceptionnelle sur l’ensemble du pays, rappelle Pierre Huat. Nous relevons jusqu’à 27°C dans le sud-ouest (en plein hiver !), et il fait très souvent plus de 20°C sur une bonne partie sud du pays ! ».

Coté précipitations en revanche, l’hiver a été plutôt proche des normales, avec un janvier sec, mais bien rattrapé par décembre et février plutôt humides.

Deuxième printemps le plus chaud

« Le printemps lui aussi a été très doux (+1,7°C) se plaçant au deuxième rang des printemps les plus chauds jamais enregistrés en France, derrière 2011 (+2°C) », poursuit Pierre Huat. C’est cette fois en avril qu’une certaine chaleur avait déjà été particulièrement palpable, avec un excédent global sur ce mois de 3°C. Malgré un mois de mars plutôt humide (surtout sur sa première quinzaine), le printemps a été particulièrement sec avec un déficit hydrique très important en avril (de 25%), puis de nouveau assez important en mai, aboutissant d’ailleurs dans certains secteurs au début d’une sécheresse agricole qui deviendra marquée durant le printemps, puis l’été.

L’été quant à lui n’est pas dans le peloton de tête des étés les plus chauds, malgré une canicule assez intense en août. La faute à un mois de juin et un début juillet plutôt classiques et proches des normales. L’été 2020 se classe 7ème avec un excédent de 1,1°C, loin derrière 2003 et ses 3,2°C d’excédent.

"C’est en juillet que le manque d’eau a été le plus important avec un déficit de 80% ! "

Dans la continuité du printemps, l’été a cependant été particulièrement sec (déficit de 50%), notamment juin et juillet, favorisant une importante sécheresse de surface sur de nombreuses régions. « C’est en juillet que le manque d’eau a été le plus important avec un déficit de 80% ! », précise Pierre Huat.

« Le coup de chaleur le plus spectaculaire de l’année est sûrement celui qui s’est déroulé du 13 au 18 septembre, sur l’ensemble du pays, poursuit le météorologiste. Les températures en journée sont alors de nouveau caniculaires (mais plus respirables la nuit), on relève jusqu’à 37,9°C dans le sud-ouest et de nombreux records mensuels de chaleur tombent d’ailleurs ».

L’automne a lui aussi été relativement doux, avec un excédent de 1°C (se classant 6ème), et cela malgré un mois d’octobre relativement frais (-0,5°C par rapport aux normales). Celui-ci a mis fin à une série incroyable de 16 mois consécutifs au-dessus des normales climatiques. Côté précipitations, elles sont enfin revenues en octobre (+30 %)… mais n’ont pas été suffisantes pour que l’automne de façon global soit considéré comme humide (déficit sur les 3 mois de 16%).