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Bio : la consommation repart, le nombre de producteurs diminue
[Tech & Bio 2025] Alors que la consommation de bio n’a jamais aussi forte depuis la crise du Covid, le solde entre producteurs entrants et sortants est négatif pour la première fois dans l’histoire de la bio, selon les données de l’Agence bio relative au premier semestre 2025.
Le bilan, encore très partiel, de cette année 2025, s’avère à la fois contrasté et en rupture rapport aux tendances prévalant ces dernières années, marquées par une baisse de la consommation de produits bio, sur fond de crise Inflationniste, de profusion-confusion de labels verdoyants, de déréférencement en grande distribution, de défauts de structuration dans certaines filières ou encore de communication lilliputienne, sans pour autant décourager les producteurs, toujours (un peu) plus nombreux.
Reprise de la consommation
Selon les données communiquées par l’Agence bio au Salon Tech & Bio, le marché de la consommation bio à domicile, qui s’était rétracté de 4,6% en 2022, 0,4% en 2023 et repris de 0,8% en 2024 affiche, sur les six premiers mois de l’année, une croissance de 4,1% en rythme annuel. Dans le détail, les ventes en distribution généraliste ont progressé de 1,4%, « le premier semestre positif depuis 2021 » note l’Agence bio, de 6,2% dans les magasins bio, de 8,8% en vente directe et 1,4% (estimation) chez les artisans-commerçants, le tout dans un contexte de stabilisation de la consommation alimentaire, de ralentissement des déréférencements en GMS et de maintien du nombre de magasins bio.
Un solde entrants-sortants déficitaire
En revanche, côté production, l’Agence bio fait état d’un solde négatif entre producteurs entrants et sortants, s’établissant à -165 selon un décompte arrêté fin août. « Le solde entre les nouveaux entrants et les sortants de la certification est négatif pour la première fois, avec plus d’arrêts que de nouvelles installations depuis janvier 2025 » relève l’Agence bio. En 2024, le taux de SAU bio avait légèrement reculé, passant de 10,3% à 10,1% mais le nombre de producteurs avait augmenté de 1%, pour totaliser 61.863 exploitations, soit 14,9% des fermes françaises. Le solde entrants-sortants se réduit chaque année depuis 2020, témoignant d’une faible dynamique de conversion. Parmi les arrêts de certification enregistrés en 2024, 55% concernaient des retours au conventionnel et 33% des arrêts totaux d’activité (départs en retraite, mais aussi des liquidations ou des changements administratifs de l’exploitation). Avec « une hausse de la consommation bio et une baisse des producteurs français, quel avenir pour la souveraineté alimentaire en bio » s’interroge l’Agence bio.
Des producteurs toujours engagés mais se sentant lâchés
L’Agence bio a également présenté le résultat de son enquête visant à cerner le « moral » des agriculteurs bio. Il montre que ces derniers restent profondément attachés à leur engagement : 93% d’entre eux se disent fiers d’être en bio et 86% estiment que le bio contribue à leur bien-être personnel. Toutefois, 38% d’entre eux sont pessimistes. 57% sont insatisfaits de leurs revenus. La majorité d’entre eux n’ont pas confiance en la politique (81%). Ils attendent aussi de la reconnaissance et un vrai soutien structurel : 92% souhaitent une communication renforcée auprès du public sur le label bio, ses garanties, et avantages et 89% attendent une juste rémunération pour leurs produits et les services qu’ils rendent à la société.