Crise agricole : les quatre mesures d’urgence et l’agenda du gouvernement

[SIA 2024] Plans de trésorerie, recensement départemental des exploitations en difficulté, permanences en sous-préfectures, ouverture du chantier sur les prix planchers : telle est la feuille de route fixée au gouvernement par Emmanuel Macron.

« Il faut maintenant clore la crise et se mettre d'accord sur les quelques mesures fondamentales pour faire la différence pour les agriculteurs et permettre aux agriculteurs de rentrer chez eux tranquillement et d'avoir été entendus », a fait savoir l’Elysée lundi matin. Deux jours après une inauguration chaotique, où « 300 à 400 excités » ont empêché le président de la République, retardé l’inauguration et l’ouverture au public, limité ici ou là les accès, l’exécutif cherche toujours la martingale pour calmer la colère qui peine à retomber... mais qu’il a contribué à entretenir.

Avec l’épisode des Soulèvements de la Terre, un temps qualifiés « d’écoterroristes » mais approchés pour participer au « grand débat » imaginé l’avant-veille du salon, le pouvoir a ravivé les braises qu’un rétropédalage n’aura pas suffi à étouffer, la FNSEA et les JA jetant l’éponge la veille du jour J.

Au cours d’un débat improvisé avec des agriculteurs et leurs représentants syndicaux le jour de l'ouverture du salon, le chef de l’Etat reprendra la main en annonçant plusieurs mesures, telles que la mise en place d’un « plan de trésorerie d'urgence », l’intégration de « prix planchers » dans une nouvelle loi Egalim ou encore la reconnaissance de notre agriculture et notre alimentation comme un « intérêt général majeur de la nation française ».

Les quatre dernières annonces

Deux jours plus tard, l’Elysée annonce la tenue, mardi à Bercy, autour des ministres de l’économie et de l’agriculture, d’une nouvelle réunion « sur les plans de trésorerie des agriculteurs et la manière de les aider », avec le fisc, les banques, les assureurs et la MSA. Le chef de l’Etat « a demandé un recensement départemental » de « toutes les exploitations en difficulté » nécessitant un accompagnement « en matière de trésorerie », a expliqué son entourage. Il a également décidé la mise en place, pendant les deux prochains mois, d’une permanence dans chaque sous-préfecture pour « résoudre les situations individuelles en lien avec les différents services de l’État et les opérateurs ». Il a enfin demandé à Bercy de lancer « un chantier sur les prix plancher avec l’ensemble des organisations professionnelles agricoles » en vue du futur projet de loi que le premier ministre, Gabriel Attal, a promis de présenter d’ici l’été sur le revenu des agriculteurs.

Le chef de l’Etat a prévu de revoir l’ensemble des syndicats agricoles dans trois semaines.