Crises sanitaires : les syndicats sur leur faim après les annonces gouvernementales

La FNSEA estime à 150 millions d’euros le coût des crises sanitaires, le double de l’enveloppe annoncée par le Premier ministre. La Confédération paysanne dénonce un « tri inadmissible entre éleveurs », en référence à la FCO-8 exclue du bénéfice du fonds d’urgence.

« L’annonce de 75 millions d’euros par Michel Barnier est une première avancée, mais cette enveloppe ne doit pas restée fermée car, soyons clairs, elle ne suffira pas à faire face à toutes les pertes de cette crise sanitaire que la FNSEA évalue à 150 millions d’euros. Si l’on veut éviter un effondrement d’une filière, cette aide ne doit pas être un plafond, mais un point de départ ». Telle est la réaction d’Arnaud, Rousseau, le président de la FNSEA, aux annonces faites par le Premier ministre au Sommet de l’élevage le 4 octobre.

Michel Barnier a annoncé avoir débloqué une enveloppe de de 75 millions d’euros « immédiatement disponible » pour couvrir les pertes engendrées par l’épidémie de FCO-3, au motif que la maladie est « émergente » tandis que celles générées par la FCO-8 sont censées être couvertes par le Fonds de mutualisation du risque sanitaire et environnemental (FMSE), sans indication chiffrée à ce stade. Dans les deux cas, le périmètre d’indemnisation, entre aides directes (mortalité) et indirectes (baisses de production et de reproduction), n’a pas été spécifié.

C’est l’un des griefs exprimés par la Confédération paysanne, en réaction des annonces. Mais le syndicat, qui s’est invité sur le stand du ministère à Cournon, reproche surtout au gouvernement d’avoir passé sous silence et traité comme un « problème de seconde  zone » l’épidémie de FCO-8, cantonnée aux seules ressources du FMSE, à l’enveloppe « très contrainte » et assortie de « délais d'instruction et de paiement trop longs ». « Ce tri entre éleveurs est inadmissible » a réagi la Conf’ dans un communiqué. La FNSEA et les JA appellent eux aussi Jeunes Agriculteurs et la FNSEA appellent dès à présent à majorer le montant de l’enveloppe budgétaire consacrée à l’indemnisation des pertes, pour couvrir les pertes réelles directes et indirectes.

Les requêtes des syndicats butent toujours sur le problème de l’évaluation des pertes. Mais les Chambres sont à la manœuvre pour faire remonter et centraliser les informations, ce qui devrait combler le manque d’ici à quelques semaines,

En ce qui concerne les vaccins, lors de sa visite le 3 octobre, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard avait annoncé l’extension à tout le territoire de la vaccination gratuite contre la FCO-3. « Nous disposons du stock de vaccins nécessaires », a-t-elle assuré. Mais le bât blesse pour la FCO-8. La ministre a affirmé que ses services « ont fait pression sur tous les labos susceptibles de relancer la production de vaccins » et qu’elle-même s’entretiendrait dès lundi [7 octobre] avec son homologue espagnol pour évoquer la pénurie du vaccin FCO-8 fabriqué par un laboratoire espagnol. La Confédération paysanne craint que la pénurie perdure « jusqu’en juin prochain », dénonçant un « manque d'anticipation et « une gestion calamiteuse ». Et le défaut de prise en charge du vaccin FCO-8.