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Des formations toujours attractives
Les classes agricoles n’avaient jamais été aussi remplies. Mais la démographie décroissante devrait ralentir ce bon rythme. Les jeunes générations sont moins nombreuses.
« + 30 % d’apprenants d’ici 2030 » : l’objectif est inscrit dans la dernière Loi d’orientation agricole et il est retranscrit dans les tablettes de cette rentrée 2025 du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire. Les centres de formations agricoles l’ont bien noté. En revanche, cette nouvelle année ne sera pas vraiment un tremplin. Après une belle progression des effectifs dans les classes (+7 % en cinq ans, au niveau national) surtout en filières de productions, la courbe amorce une décélération, palpable dans les établissements yonnais : moins d’élèves et d’étudiants au lycée des Établières (790 à cette rentrée, contre 810 en 2024), même chose au lycée Nature (340 contre 365 en 2024). « On connaît aujourd’hui la baisse démographique déjà ressentie dans les autres niveaux scolaires, commente Flora Djenadi, directrice des Établières. Il faut aussi se rappeler que les rentrées précédentes ont enregistré des inscriptions record, ajoute la cheffe d’établissement. En 2025 on revient à une certaine normalité ». Ce premier constat n’est toutefois pas encore généralisé. Au lycée Luçon-Pétré, en pleine refonte de son externat (jusqu’à fin 2026) « l’effectif est en légère progression avec 300 jeunes (290 en 2024) », annonce son proviseur Lionel Gonzales, jugeant qu’il s’agit d’une « bonne rentrée avec des équipes au complet ». Chez son voisin de Bel-Air (Fontenay-le-Comte) le nombre d’élèves se maintient autour de 280, comme l’an dernier.
Apprentissage toujours attractif
Dans les MFR agricoles, Olivier Gaboriau, en charge du développement et de l’animation du réseau, note « une petite augmentation sur tous les niveaux, autant en formation scolaire qu’en apprentissage ». Les filières en alternance ou très professionnalisantes seraient ainsi toujours aussi attractives. Au Centre de formation d’apprentis (CFA) Nature, la rentrée 2025 confirme cette dynamique déjà existante : « 440 apprenants, soit une trentaine d’apprentis en plus, principalement en BTS », compte Ivan Moreau son directeur.
Devenu trop étroit au fil des progressions de ses effectifs, le CFA Nature va d’ailleurs s’agrandir. Le chantier, dessiné depuis quatre ans, devrait démarrer en 2026. Sur ce même site yonnais, le Centre de formation professionnelle et de promotion agricole (CFPPA) accueillera une vingtaine d’adultes supplémentaires, soit 82 personnes en formation (60 en 2024), résultat « d’un recrutement plus soutenu et peut-être d’une hausse du chômage », identifie Ivan Moreau.
Dans le réseau des MFR, l’intérêt croissant des familles contraint les structures à repenser leur organisation, d’autant plus que « la baisse des aides publiques (notamment de la Région) invite à limiter les gros investissements », glisse Olivier Gaboriau. Certaines ont choisi de limiter leurs effectifs, comme à la MFR de Pouzauges qui ne conserve qu’une classe de Seconde malgré les demandes à la hausse, tandis qu’à Venansault, une classe supplémentaire a été ouverte.
Bachelor Agro
La Loi d’orientation agricole donne d’autres perspectives aux établissements de formation, celle d’un nouveau diplôme bac +3, « le bachelor agro » qu’il reste à « préfigurer », dit le ministère. Cette ambition occupera les équipes pédagogiques des lycées agricoles vendéens qui proposent déjà une Licence professionnelle. Les MFR veulent aussi déployer davantage de diplômes de l’enseignement supérieur. Le 6 décembre, l’Ireo des Herbiers (spécialisé dans le post-bac) accueillera un rendez-vous spécifique.
L’orientation est également remise au centre des préoccupations du lycée des Établières. « Nos jeunes ont besoin de perspectives », justifie Flora Djenadi en annonçant une semaine dédiée et à destination de tous les élèves et étudiants du Groupe.
Plusieurs refontes, notamment des BTS, ont rythmé les dernières rentrées laissant place à présent à une certaine pause dans les ouvertures de cursus. Au lycée Bel Air, l’arrivée d’une nouvelle proviseure accompagne la création d’un CAP Services aux personnes et vente en espace rural (Sapver) qui affiche complet avec seize élèves.
Ce jeudi 4 septembre, pour marquer cette rentrée 2025, la directrice Draaf Pays de la Loire, Annick Baille, a rencontré les élèves et équipes pédagogiques de la MFR de Puy-Sec, à Saint-Martin-de-Fraigneau où des travaux importants vont transformer l’internat vieillissant. Ce tour de campagne est ensuite passé par le lycée Nature de La Roche-sur-Yon.