DNC : la cellule de dialogue scientifique avalise la stratégie de lutte à trois piliers

Le 15 décembre dernier, suite à la contamination d’un troupeau de 208 Blondes d’Aquitaine dans l’Ariège, à 100 km de la zone réglementée la plus proche, le ministère de l’Agriculture instaurait une « cellule de dialogue scientifique » destinée à évaluer un protocole sanitaire alternatif à celui déployé depuis le mois de juillet, quelques semaines après l’apparition du premier foyer de DNC dans l’Hexagone.

Après deux réunions, la cellule, rassemblant experts et parties prenantes, a rendu son avis le 22 décembre. Elle a conclu que « l’amplification de la politique de vaccination est considérée comme un facteur déterminant de réussite de la stratégie de lutte contre la dermatose nodulaire contagieuse tout comme le contrôle des mouvements des animaux dans les zones règlementées et les zones vaccinales » et que « concernant la stratégie de dépeuplement, les scientifiques considèrent qu’en l’état des connaissances et de la situation, le protocole ne peut être revu », écrit le ministère de l’Agriculture dans un communiqué.

Le protocole proposé par 10 organisations agricoles de l’Ariège, rassemblant tout le spectre syndical, reposait notamment sur l’abattage systématique des animaux PCR positifs issus d’une suspicion, la surveillance PCR hebdomadaire des animaux appartenant à la même unité épidémiologique, la surveillance vétérinaire renforcée pour les autres unités épidémiologiques du cheptel, la lutte intensifiée contre les vecteurs etc.

La gestion de la crise sanitaire est contestée jusque sur le bitume par la CR et par la Conf’, alignées sur l’abattage sélectif et la vaccination généralisée à tout le territoire même si, à l’approche de Noël, les foyers de contestation baissent d’intensité

A la suite du cas Ariégeois, le ministère avait par ailleurs infléchi sa stratégie en lançant la vaccination préventive de 750.000 bovins situés dans 10 départements des Landes à l’Hérault, destinée à dresser un cordon sanitaire le long des Pyrénées. Elle devrait être bouclée vers la mi-janvier.

Une mission confiée au CIRAD

La cellule de dialogue scientifique a par ailleurs recommandé la réalisation d’une analyse de risques complémentaire sur le cas particulier d’une zone ayant atteint l’immunité vaccinale, une mission confiée au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) qui constituera, avec un consortium d’experts scientifiques d’institutions reconnues en matière de santé animale, une méthodologie et un calendrier de travail.

Le 115^ème foyer en Haute-Garonne

En date du 23 décembre, après la confirmation d'un 22^ème cas le 19 décembre dans les Pyrénées-Orientales et d’un 2^ème cas en Haute-Garonne le 22 décembre, 115 foyers de DNC ont été détectés et éteints et environ 3400 animaux abattus depuis le début de l'épizootie.