Future PAC : les syndicats divisés sur le "c" de "commune"

Le compromis sur la future PAC trouvé le 21 octobre par les ministres de l’Agriculture de l’UE ne convainc pas la Coordination rurale ni la Confédération paysanne, qui dénoncent la perte du caractère commun de cette politique. Une position que ne partage pas la FNSEA.

« Une PAC plus verte mais surtout plus juste », a commenté Julien Denormandie le 21 octobre, suite au compromis sur la future politique agricole commune trouvé par les 27 ministres européens de l’Agriculture. « Après de nombreuses heures de négociations, nous avons obtenu un accord qui correspond aux attentes fortes de la France : des mesures environnementales obligatoires pour TOUS les Etats-membres, permettant d’éviter toute distorsion de concurrence », s’est-il félicité.

« Les 27 ministres de l’Agriculture et les parlementaires ont su conserver le caractère commun de la PAC en particulier à travers un éco-régime obligatoire, et l’application d’une conditionnalité des aides uniforme dans les Etats membres », a salué la FNSEA à l’issue des négociations qui se sont tenues au Luxembourg.

Le syndicat majoritaire se réjouit d’un résultat qui prend en compte « la dimension économique et productive de l’activité agricole, aux côtés d’une réelle ambition pour l’environnement et la lutte contre le changement climatique ».

Déception pour les syndicats minoritaires

Pour la Confédération paysanne en revanche, ce compromis - qui va servir de mandat pour les négociations en trilogue avec le Parlement Européen et la Commission européenne - « part sur de très mauvaises bases ». Paraphrasant Julien Denormandie, le syndicat estime que la proposition des ministres européens ne fera une PAC « ni plus verte ni plus juste ». Dans son viseur, notamment : « plafonnement et paiement redistributif deviennent facultatifs pour les États membres, quand au moins l’un des deux est aujourd’hui obligatoire ».

« Cet accord s’éloigne du caractère commun de la PAC en faveur d’une logique bien plus individuelle, dénonce le syndicat. Pas de régulation des marchés, mais une « flexibilité nécessaire pour garantir la compétitivité des agriculteurs », soit la course aux DPB qui pousse à l’agrandissement et à la spécialisation, et donc à moins de résilience face au changement climatique et aux aléas du marché ».

La Coordination rurale cherche aussi le « c » de « commune » au sujet de la future PAC. « Si le pourcentage d’éco-régime est encore soumis à évolution, le principe des plans stratégiques nationaux (PSN) a été accepté, regrette le syndicat. Même si les ministres européens s’en défendent, il s’agit bien d’une renationalisation qui expose les agriculteurs français à des distorsions de concurrence intra-européennes ».