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Influenza aviaire : début imminent de la 3ème campagne de vaccination des canards

Selon l’INRAE, la vaccination, que la France est seule à mettre en œuvre au sein de l’UE, a réduit de 96% le nombre de foyers de grippe aviaire sur notre territoire. Le taux de prise en charge par les pouvoirs publics tombe à 40% contre 70% l’an passé.

Pour la troisième année consécutive, le 1er octobre va marquer le début de la campagne de vaccination obligatoire des canards, s’appliquant aux élevages comptant plus de 250 spécimens. Avec les restrictions imposées aux élevages de plein air et le renforcement des mesures de biosécurité, la vaccination est l’arme dégainée par la France pour enrayer les épidémies d’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), dont la virulence et la récurrence se sont exacerbées ces dernières années avec cinq crises sanitaires aiguës en sept ans, traumatisant les éleveurs, décimant les élevages sous l’effet des dépeuplements préventifs s’ajoutant à l’élimination des élevages foyers, saturant les capacités d’équarissage, plombant les finances publiques et faisant courir un risque existentiel aux filières, du fait de de la contamination de couvoirs et d’élevages reproducteurs, sans oublier le risque de contamination humaine.

En octobre 2023, avec l’aval de l’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA) et de la Commission européenne, et sur la base des expérimentations concluantes de l’Anses, la France inaugurait une campagne de vaccination inédite à l’échelle internationale. Au sein de l’UE, elle fait toujours cavalier seul, même si les Pays-Bas ont lancé les expérimentations sur poules pondeuses et si la Hongrie s’y intéresse de plus en plus, la vaccination impactant les importations, ce que la France a en partie jugulé en activant sa « diplomatie sanitaire ».

Une stratégie sanitairement payante…

Selon l’INRAE, la vaccination, que la France est seule à mettre en œuvre au sein de l’UE, a réduit de 96% le nombre de foyers de grippe aviaire sur notre territoire. A cours de la saison passée, seulement 11 foyers ont été détectés en élevage, contre 396 lors de la saison 2002-2023 et 1378 en 2021-2022. La France a ainsi recouvré son statut de pays indemne d’IAHP le 4 février 2025 et le niveau de risque est considéré comme négligeable depuis le 8 mai dernier.

Selon la plateforme Epidémiosurveillance santé animale (ESA), les détections récentes indiquent la persistance actuelle du risque d’introduction en élevage indépendamment des mouvements migratoires des oiseaux. Plusieurs pays (Espagne, Portugal, Royaume-Uni…) connaissent un ou plusieurs cas de contamination d’élevages depuis le début de la saison (1er août), la France étant seulement concernée par des infections dans l’avifaune.

… et toujours un peu plus coûteuse pour les éleveurs

Le seul bémol ou presque réside, du point de vue des éleveurs, dans au désengagement de l’Etat sur le front financier, avec un taux de prise en charge, pour la saison à venir, de 40% du vaccin et des activités officielles inhérentes à la stratégie (supervision par un vétérinaire des opérations de vaccination, réalisation de la surveillance mensuelle post-vaccination, analyses de laboratoire des prélèvements...). Au fil des ans, l’Etat réduit sa contribution, passée de 85% en 2023-2024 à 70% en 2024-2025 et 40% cette année, au grand dam des éleveurs, alors que que la révision du droit européen, portant notamment sur la surveillance, devrait entraîner des économies sur les postes financés par l’Etat.