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Influenza aviaire : l’Etat commande 68 millions de vaccins, subventionnés à 70%
Obligatoire, la campagne vaccinale démarrera le 1er octobre et concernera comme l’an passé, les élevages de canards. Le ministère de l’Agriculture invite les éleveurs à ne pas relâcher leur vigilance en matière de surveillance et de biosécurité.
« Considérant l’urgence à agir, l’État a d’ores et déjà commandé les doses de vaccin nécessaires et prendra en charge 70 % des coûts générés par les trois premiers mois de cette campagne, qui démarrera le 1er octobre » : c’est ce qu’annonce le ministère de l’Agriculture dans un communiqué daté du 20 août.
Le ministère a passé commande, début juillet, de 67,75 millions de doses de vaccins efficaces contre l’Influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) auprès des laboratoires Ceva Santé Animale et Boehringer Ingelheim Animal Health. « L’ensemble de la filière pourra s’appuyer sur l’expérience réussie et les enseignements de la campagne vaccinale 2023-2024, indique le ministère. L’organisation entre fournisseurs de vaccins, vétérinaires, organisations professionnelles agricoles et éleveurs a été un succès, alors même que cette campagne de vaccination obligatoire était la première déployée à cette échelle contre l’IAHP, au niveau mondial ».
La vaccination, le 3ème pilier
A l’automne 2023, la France avait en effet une campagne vaccinale inédite, destinée à enrayer une maladie en voie d’endémisation et porteuse d’une menace existentielle pour l’ensemble des filières avicoles, avec la contamination de couvoirs et d’élevages de reproducteurs en cours de la saison 2021-2022. En date du 20 août, plus de 50 millions de canards ont ainsi fait l'objet d'une vaccination contre l'IAHP.
Au cours de la saison 2023-2024, seulement dix foyers ont été comptabilisés en élevage et il y a fort à parier, en attendant le retour d’expérience de l’Anses, que la vaccination n’y est pas étrangère. « La surveillance, la biosécurité et la vaccination sont des piliers complémentaires de la prévention de l’IAHP », explique le ministère, qui invite tous les acteurs de la filière à maintenir leur « vigilance » et à respecter une application « stricte » des mesures de biosécurité. Le premier cas d’IAHP de la saison 2024-2025 a été détecté le 12 août dernier dans un élevage d’Ille-et-Vilaine.
Prise en charge à 70% contre 85% l’an passé
Pour la prochaine campagne, le ministère de l’Agriculture abaissera à 70% le taux de prise en charge de la vaccination, contre 85% l’an passé. « Il faut que dans le temps, ce soit pris en charge par la filière, a justifié Marc Fesneau sur l’antenne de France Info le 20 août. On ne peut pas en permanence faire appel à l’Etat. Je rappelle que sur la grippe aviaire, l’Etat a pris en charge pour près d’un milliard d’euros les pertes de cette filière, et c’est bien normal, qui sinon, aurait disparu en France. (...) On est le seul pays a avoir pris en charge à cette hauteur les pertes des éleveurs, a martelé le ministre de l’Agriculture démissionnaire pour qui le soutien à la vaccination « permet aux éleveurs d’avoir en entrée de campagne une forme de réassurance. Il y a beaucoup d’inquiétude et beaucoup de drames économiques et de drames humains derrière la grippe aviaire » a rappelé Marc Fesneau. L’an passé, l’Etat avait consacré 100 millions d’euros à la campagne de vaccination contre l'IAHP.