Irrigants de France : « Il faudra demain que chaque agriculteur ait accès à l’eau sur son territoire »

Outre la création d'infrastructures, le syndicat réclame des investissements dans la recherche et l’innovation. Il prône également la création d’une Secrétariat général de l’eau.

« Il n’existe pas de solution unique face à l’enjeu de l’eau, dont la France ne manque pas : c’est bien la combinaison des projets de stockage sous toutes leurs formes, de réutilisation des eaux usées traitées ou encore de transferts de grands cours d’eau associés à l’amélioration continue des pratiques et à l’investissement dans la recherche et le développement d’innovations qui nous permettra de relever ce défi majeur », déclare dans un communiqué Eric Frétillère, président d’Irrigants de France.

Les trois priorités d’Irrigants de France

Pour assurer la sécurité alimentaire nationale et la pérennité des exploitations agricoles, le syndicat identifie trois priorités, avec en bonne place l’accès à la ressource et le développement du stockage. « Pour continuer à produire et ainsi garantir notre sécurité alimentaire, il faudra demain que chaque agriculteur ait accès à l’eau sur son territoire », martèle Eric Frétillère. Pour mener à bien les projets, objets parfois de vives tensions, voire d’affrontements, dans les territoires, les Irrigants de France réclament la mise à plat de la gouvernance de l’eau, avec la création d’un Secrétariat général de l’eau, assorti d’une cohérence des politiques publiques.

Le syndicat appelle enfin à soutenir les investissements dans la recherche et l’innovation, citant notamment la recherche variétale et la génétique des plantes comme les nouvelles techniques d’édition génomique (NTG), le développement et l’accès à des matériels innovants comme les outils d’aide à la décision (OAD) ou les stations météo ou encore les solutions digitales garantes d’une irrigation de précision. « En 20 ans, la France a réalisé 30% de gain d’efficience en irrigation grâce à l’évolution des pratiques, des matériels et des connaissances », rappelle Eric Frétillère.

En attendant le « convoi de l’eau »

Les revendications des Irrigants de France interviennent à la veille du « convoi de l’eau », à l’initiative d’une centaine d’organisations, menant vélos et tracteurs de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) à Paris du 18 au 27 août prochain, pour défendre « le partage de l’eau et des terres ». Le projet est inspiré e de la marche du Larzac (Aveyron) de 1978 contre l’extension du camp militaire et du « tracto-vélo » de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) contre le projet d’aéroport.