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L'accord UE-Mercosur bénéficiera "principalement" à l'Europe, assure le président du Paraguay
Après la signature du traité du Mercosur (espéré pour certains depuis 25 ans, redouté par d'autre), les pays favorables tentent de temporiser et mettent en avant les "bons côtés" de ce nouveau marché afin de convaincre les plus récalcitrants.
L'accord de libre-échange, conclu vendredi entre l'Union européenne et le Mercosur, bénéficiera "principalement" à l'Europe, a
assuré lundi à Paris Santiago Peña, le président du Paraguay, un Etat membre du Mercosur, en visite en France.
Cet accord, critiqué par plusieurs pays européens, particulièrement la France, "va apporter des bénéfices principalement à l'Europe, et aussi à l'Amérique latine", a déclaré M. Peña à l'AFP, avant une rencontre prévue lundi après-midi avec son homologue français Emmanuel Macron.
"Il faut essayer de mieux comprendre, il faut dépasser nos peurs", a encore estimé le président paraguayen, pour qui "les processus de changement sont toujours difficiles, car ceux qui sentent qu'ils vont perdre un privilège sont les premiers à le découvrir et la grande majorité de ceux qui en bénéficieront sont les derniers à le savoir". D'où le besoin selon lui que "l'information circule correctement dans tous les secteurs", afin que ceux qui ont peur se tranquillisent et que les gagnants de l'accord sachent qu'ils vont "gagner énormément".
25 années pour parvenir à l'accord
"Maintenant, on ne peut pas passer encore 25 autres années pour qu'il entre en vigueur.", estime Santiago Peña. Le Mercosur et l'UE ont conclu vendredi à Montevideo "les négociations en vue d'un accord" de libre-échange auquel plusieurs pays européens, France en tête, s'opposent, estimant que "cela n'engage" que la Commission européenne.
Mais pour la France, cheffe de file des pays opposés à cet accord au nom de la défense du monde agricole et qui réclame du Mercosur les mêmes normes environnementales et sanitaires en vigueur dans l'UE pour éviter "une concurrence déloyale", l'accord "reste inacceptable en l'état".
Un vaste marché de plus de 700 millions de consommateurs
Le projet de traité, discuté depuis 1999, vise à supprimer la majorité des droits de douane entre l'Union européenne et le Mercosur afin de créer le "plus grand partenariat commercial et d'investissement jamais vu", selon Mme von der Leyen.
Si en vertu des traités européens, la Commission est seule négociatrice des accords commerciaux au nom des Vingt-Sept, l'accord signé vendredi doit encore obtenir sa ratification en gagnant l'approbation d'au moins 15 Etats membres représentant 65% de la population de l'UE, puis en réunissant une majorité au Parlement européen.