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L’enjeu de la bio aux élections Chambres : une infographie vaut mieux qu’un long discours
La Fnab a passé au crible l’activisme et la position des syndicats agricoles sur 14 critères témoignant du soutien – ou non – à l’agriculture biologique. Et le premier supporter de l'AB est…
« 16% des fermes françaises produisent aujourd’hui en bio et force est de constater que nous n’occupons pas 16% du temps de parole syndical » : tel est le constat dressé Philippe Camburet, président de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB). Le temps d'une élection aux Chambres d'agriculture, dont le scrutin est ouvert jusqu’au 31 janvier, la FNAB a passé au crible l’activisme des syndicats en matière de défense de la bio. Elle s’est pour cela fondée sur le décompte des déclarations d’activité de lobbying à la HATVP, des communiqués de presses et autres publications ou encore sur les amendements déposés au Parlement sur des projets ou propositions de loi entre 2021 et 2024.
Résultats ? « Malgré des prises de positions plus régulières ces dernières années, la bio reste souvent un sujet marginal de mobilisation syndicale, avec une quasi inexistence des actions de lobbying déclarées sur ce thème », tranche la FNAB. D’où les 16% évoqués plus haut par son président.
La FNAB a par ailleurs analysé la vision des syndicats concernant le développement de la bio et les leviers de politiques publiques mobilisables pour soutenir ce développement. Elle avait pour cela adressé un questionnaire aux syndicats. La Confédération paysanne y a répondu de façon exhaustive, la FNSEA et les JA ont produit un courrier succinct tandis que la Coordination rurale et le Modef n’ont pas répondu, indique la FNAB.
En ce qui concerne la vision portée sur développement de l’AB, la Confédération paysanne sort du lot, considérant la bio comme l’un des modèles permettant d’arriver à l’agriculture paysanne, alors que la FNSEA et la Coordination rurale veulent limiter les conversions en conditionnant les aides à des contrats signés. « Dont on sait qu’ils sont loin d’être légion dans le monde agricole », commente la FNAB qui rappelle que la Coordination rurale s’est régulièrement exprimée contre l’objectif européen de 25% de surfaces bio en 2030.
En ce qui concerne le niveau de soutien public revendiqué pour la bio, la FNAB relève que la CR refuse que la Pac rémunère les aménités positives de la bio. Le Modef et la Conf’ veulent le retour de l’aide au maintien et un écorégime bio à 145 €/ha/an. Côté FNSEA, alors que le syndicat estimait que le maintien devait être rémunéré par le marché, il demande aujourd’hui que les reliquats de la conversion soient utilisés pour rémunérer ces externalités sans proposer de mesure précise. En revanche, la FNSEA a défendu la hausse du crédit d’impôt bio en 2021.
Enfin, si la Confédération Paysanne porte des propositions sur l’installation et le foncier qui bénéficient de facto à l’installation en bio et que certaines propositions foncières des JA sont intéressantes, aucun syndicat ne défend clairement l’installation en bio, malgré l’attractivité de ce modèle. Sur ce point, les demandes de la Coordination rurale vont dans le mauvais sens, estime la FNAB.