L’excédent agroalimentaire au plus haut depuis 10 ans
En 2022, l’excédent des échanges agroalimentaires s’est élevé à 10,3 milliards d’euros, en hausse de 25,6% sur un an. La croissance est tirée par les produits bruts et notamment les céréales (+64,4%), tandis que le solde des produits transformés accuse une baisse de 24,3%.
« Sur l’ensemble de l’année 2022, l’excédent agroalimentaire français s’élève à 10,3 milliards d’euros, en augmentation de 2,1 milliards par rapport à 2021. Ce niveau, supérieur de 3,5 milliards d’euros à la moyenne 2017-2021, est le plus élevé depuis 2013 ». Tel est le constat dressé par Agreste dans une note de conjoncture publiée le 13 février. La croissance de l’excédent atteint ainsi +25,6% sur un an, sous l’effet de la dynamique des exportations (+ 13,4 milliards €, soit +19,2%), supérieure à celle des importations (+ 11,3 milliards € soit + 18,3%). Avec l’Union européenne, le déficit commercial s’est réduit à 900 millions d’euros contre 2,1 milliards d’euros en 2022. Avec les pays tiers, l’excédent pointe à 11,1 milliards d’euros contre 10,2 milliards d’euros en 2021.
Les produits bruts tirés par les prix des céréales
L’excédent des échanges de produits agricoles bruts atteint 4,7 milliards d’euros. Il gagne 3,9 milliards d’euros par rapport à 2021 et dépasse son plus haut niveau historique enregistré en 2015. Les exportations (22,3 milliards €) progressent de 36 % par rapport à 2021). Dopées par la hausse des prix liée à la forte demande de céréales sur le marché mondial, exacerbée par la guerre en Ukraine, les exportations de céréales, principalement du blé tendre, atteignent un niveau record de 13,2 milliards d’euros (+53,1%). Les animaux vifs (+1,6 milliard €, +17,3%) constituent l’autre poste positif de la balance des produits bruts, les fruits (-3 milliards €), la pêche et l’aquaculture (-1,4 milliard €) et les légumes (-710 millions €) demeurant en territoire négatif.
Moindre excédent des produits transformés
L’excédent des échanges de produits agricoles transformés atteint 5,6 milliards d’euros, accusant une baisse de 24,3% par rapport à 2021, sous l’effet d’une hausse des importations (+20%), supérieure à celle des exportations (+14%). Cette diminution de l’excédent commercial résulte pour plus de 95 % de la dégradation des échanges avec l’UE. L’excédent est porté par les boissons alcoolisées (16 milliards €, +9 ,5%) et par les produits laitiers (2,3 milliards €, -18,8%) et par les aliments pour animaux (1,6 milliard €, +21,7%). Les plus gros déficits sont enregistrés dans les produits préparés de la pêche (-4,2 milliards €), les produits à base de fruits et légumes (-3,6 milliards €), les huiles et tourteaux (-2,7 milliards €) et les viandes (-2,7 milliards €), autant de produits dont le solde s’est dégradé en 2022.