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L’IA, un accélérateur et un amplificateur de la sélection variétale

Selon Semae, l’intelligence artificielle (IA) élargit le champ des possibles en inversant le schéma de sélection et en réduisant le temps de création variétale. Une aubaine à l’heure de la pression croissante de stress biotiques et abiotiques.

« L’un des grands atouts de l’IA est la possibilité de partir de la plante souhaitée pour déterminer quels croisements réaliser. Rendement, résistance aux maladies, qualité de l’huile ou du grain : tout peut être anticipé grâce à la connaissance du génome et à la puissance de calcul. Cette approche inverse la méthode traditionnelle : au lieu de créer des milliers de variétés et de sélectionner les meilleures, l’on peut désormais simuler des plantes virtuelles et planifier précisément leur obtention. Le champ des possibles s’élargit, et le temps de création variétale est considérablement réduit ». Tels sont les bénéfices induits par l’incursion de l’IA dans le domaine de la sélection variétale, selon Semae, l’interprofession des semences et plants.

Des milliers de données en quelques secondes

Grâce à l’IA, les sélectionneurs peuvent analyser des milliers de données en quelques secondes, ce qui aurait demandé auparavant des années et des milliers de personnes. Chaque résultat d’essai dans un champ est désormais mis en perspective : la performance d’une variété n’est plus seulement observée, elle est expliquée et prédite selon le lieu, l’année, la micro-parcelle et le patrimoine génétique de la plante. « L’IA ne remplace pas le sélectionneur, elle l’assiste », rappelle Julien Binet, responsable du programme de sélection hybride de colza chez Bayer.

Sélectionner, et observer

L’IA ne se limite pas aux modèles génétiques. Elle intervient aussi dans l’observation directe des plantes. Drones, capteurs LIDAR, cuvettes jaunes pour détecter les insectes… tous ces outils utilisent des algorithmes pour mesurer la biomasse, suivre la santé des cultures et caractériser l’environnement. Les données recueillies permettent d’affiner encore les modèles et d’optimiser la sélection variétale. Pour Semae, « l’intelligence artificielle est avant tout un levier d’innovation, un assistant précieux pour la filière agricole, et non une menace ».